Jamais, depuis 1999, l'Olympique de Marseille n'a disputé de finale européenne. Ce soir, dans un Vélodrome à guichets fermés, les hommes de Rudi Garcia espèrent bien rectifier cette scorie contre les Autrichiens de Salzbourg, en demi-finales aller de l'Europa League. À la seule condition que l'enjeu ne dépasse pas le jeu.

"L'histoire européenne de l'OM ? Je n'y pense pas. J'ai une demi-finale aller à jouer avec mon équipe, je suis juste concentré là-dessus, on verra si on est capables d'écrire l'histoire", a indiqué le technicien marseillais dans un entretien publié sur le site officiel du quotidien L'Équipe.

L'OM a une seconde chance, mais doit se méfier

Sur le papier, le tirage paraît avantageux pour les protégés de Franck Mc Court. Or, le Red Bull Salzbourg n'est pas une équipe cousue de bric et de broc ! Défaits seulement trois fois cette saison, les hommes de Marco Rose ont empoché quatre points sur six face aux Marseillais, en phase de poules de l'Europa League (1-0, 0-0). Faut-il en avoir peur ? Surtout pas ! "On n'est pas favori dans un match contre Salzbourg qu'on joue chez nous ? Qu'est-ce qu'on fout en coupe d'Europe ? C'est ridicule, total...", a pesté Bernard Tapie sur France-Bleu. L'ex-président de l'OM n'est pas dupe. Son club de coeur vient d'inscrire 13 buts en 4 matches, toutes compétitions confondues.

Or, la relative fébrilité de l'arrière-garde (10 buts encaissés en 7 matches) incite au pragmatisme. Surtout en prévision du match retour en Autriche !

"Il faut qu'on soit plus rigoureux à certaines périodes des matches", a d'ailleurs reconnu Rudi Garcia. Ca tombe mal : le Japonais Hiroki Sakaï est forfait, en raison d'une blessure au genou.

Le technicien devrait faire appel au polyvalent Bouna Sarr (12 matches de C3, cette année), qui n'a jamais déçu au poste de latéral, cette saison. Pour l'expérience, il faudra compter sur Luiz Gustavo et Adil Rami. La seule inconnue concerne le système ? Contre Leipzig, l'OM avait su organiser sa révolte en 3-4-3. "C'est une source d'inspiration", a glissé Rudi Garcia à L'Équipe.

Mais si l'on en croit les dernières tendances, les Marseillais devraient plutôt jouer la carte de la tradition ce jeudi, avec une défense à quatre.

Mitroglou ou Germain en attaque ?

Devant, une seule inconnue persiste en ce qui concerne l'homme qui conduira les offensives phocéennes, avec Payet et Thauvin. Auteur d'un très joli doublé, samedi contre Lille (5-1), Kostantinos Mitroglou monte en puissance au point que certains détracteurs, tels que Guy Roux, ont revu leur position. "Je me suis trop habitué à me moquer, mais là, il m'a cloué (...)", a-t-il affirmé hier, dans l'Équipe du soir. Or, il y a là encore un bémol imposant : le Grec peine encore à s'illustrer en coupe d'Europe. Son compteur est resté désespérément bloqué à 0 but, cette saison.

De quoi inciter Rudi Garcia à lui préférer Valère Germain, qui marque une fois tous les trois matches en C3, cette saison (4 buts) ? Le pari est risqué. Mais en football, on n'arrive pas à grand-chose sans quelques pincées de sel.