Ce jeudi 30 avril dans The Guardian, le journal britannique affirme que des jeunes joueuses du centre technique national ont subi des viols ou des agressions sexuelles par le président de la fédération haïtienne de Football, Yves Jean-Bart, au cours des cinq dernières années. Grâce au travail d’investigation de trois journalistes internationaux Ed Aarons, Romain Molina et Alex Cizmic et aux nombreux témoignages de familles souvent en pleurs, une enquête est ouverte.
Les organisations féministes interviennent
Tous ces actes se produisent au Ranch de la Croix des Bouquets.
Des jeunes filles, qui n’ont que peu de ressources, accepteraient de ‘passer à l’acte’ pour de l’argent sous peine notamment d’être exclues du centre. Des organisations féministes ont publié un communiqué pour soutenir les victimes qui sont ‘exposées aux prédateurs sexuels'. Ces organisations n'ont pas beaucoup de poids dans un système où les hommes ont le pouvoir et font taire la moindre phrase qui ne leur plaisent pas. Mais au moins, elles ont le courage de dénoncer et de relayer les informations qui trouvent parfois des yeux ou des oreilles pour les lire ou les entendre. Un premier pas qui fait toute la différence et qui libère la conscience de femmes qui sont la plupart du temps des mères de famille.
Le pays et la FIFA le défendent
En effet, la bataille sera rude et longue puisque le président parait presque intouchable tant le pays est derrière lui depuis 20 ans. Il a été réélu pour un sixième mandat le 2 février 2020. Même la FIFA [VIDEO] ne dit pas un mot. Pourtant, selon The Guardian, des membres de l’institution seraient venus voir l’endroit et n’ont rien relevé d’anormal alors que les adolescents n’ont pas une bonne assistance médicale, mangent toujours la même chose tous les jours (riz, pâtes, poulet) et boivent juste de l’eau que même un animal ne boirait pas.
Pendant ce temps, les officiels se régalent de banquets et autres festins, bénéficiant de docteurs particuliers pour le moindre souci.
Des témoignages qui font froid dans le dos
Plusieurs jeunes filles racontent les tentatives du surnommé Dadou qui leur font si peur. Entre tentatives de viols, viols avérés et avortements forcés, les actes sont horribles.
Malheureusement, le silence demeure puisque ces sportives auraient peur pour leur avenir et pour la vie de leurs familles. Le président de la fédération haïtienne de football nie tout en bloc disant d'une part que le centre fonctionne très bien depuis de longues années avec des infrastructures de qualité et que ces accusations ne seraient que des critiques pour le faire tomber de son poste qui dure depuis deux décennies.