D'une grande gueule à une autre. Considéré comme l’un des plus grands espoirs du football français, Rayan Cherki (18 ans) n'évolue pas encore régulièrement à son meilleur niveau. Sa progression n'est pas constante, et il lui arrive de passer complètement à côté de ses matches.

Le milieu offensif de l'Olympique Lyonnais montre également un caractère qui ne serait pas facile au quotidien. Le jeune crack de l'OL s'est ainsi fait remonter les bretelles par son coéquipier, le vétéran allemand Jérôme Boateng (33 ans) après l'humiliation reçue à Rennes (4-1) lors de la 13e journée de Ligue 1.

Sur le terrain, Boateng, en grosses difficultés ce soir-là, avait reproché à Cherki d'avoir tenté et raté un petit pont dans son propre camp en fin de match. Mais l'international Espoirs ne s'était pas laissé faire et lui aurait répondu sèchement, ce qui avait forcé leurs coéquipiers à les séparer.

L'altercation s'était même poursuivie dans les vestiaires devant l'ensemble du vestiaire, Peter Bosz, Juninho et Jean-Michel Aulas : "Pour qui tu te prends ? Tu as 18 ans, tu n'as rien fait ! Tu dois me respecter", aurait lancé le champion du monde 2014 à son jeune coéquipier.

Alors ce tempérament volcanique risque t-il de gâcher une carrière qui s'annonce prometteuse ? Samir Nasri, un autre enfant terrible du Football français, a répondu à la question sur le plateau du Canal Football Club animé par Hervé Mathoux.

"Qu'il se fasse petit"

L'ancien international français a demandé à ne pas s’inquiéter. Selon lui, la pépite des Gones va s'assagir. "J’ai connu ça. Quand on est jeune, on est gâté, on est même pourri gâté, a-t-il affirmé. C’est ce qui fait qu’on a un peu du mal avec l’autorité une fois passé pro. Ça va juste prendre un peu du temps. Il faut juste qu’il se mette en condition de travail."

L'ancien milieu d'Arsenal ou de Manchester City en a profité pour donner un conseil à Cherki.

"Qu’il se fasse petit, car le talent il l’a. Il pue le talent même." Un constat sur lequel a rebondi Habib Beye. Selon l'ancien défenseur de l'Olympique de Marseille, Cherki ressemble beaucoup à Nasri, avec qui il a évolué lors de son passage dans la cité phocéenne.

Beye compare Cherki à Nasri

"Il n’est pas facile à gérer et c’est pour ça que je trouve que c’est important que le coach lui rappelle que sa première période n’est pas bonne (Ndlr : contre Brondby) même s’il a mis un doublé. Après, il saura lui rappeler que c’est également un joueur important, a commencé Beye.

Après, ce qui est compliqué, c’est quand un joueur concentre une sorte de haine ou de frustration chez les joueurs d’un effectif. Si Cherki n’est pas forcément aimé de certains coéquipiers, ça ne sera pas simple pour lui. (…) C’est un jeune joueur très talentueux comme l’était Nasri. Vous avez des joueurs qui sont capables de faire la différence. Sauf que parfois ils sont tellement faciles qu’ils ont besoin d’être guidés. Parfois ils l’acceptent et parfois non. Mais ça n’empêche pas de progresser. Aujourd’hui, quand vous êtes l'Olympique Lyonnais et que vous avez Rayan Cherki, et bien c’est un petit peu comme nous quand on avait Nasri, mais on était capable de lui expliquer les choses à améliorer", a expliqué le consultant sportif, toujours précis dans ses analyses.