A l’occasion de la sortie de son autobiographie « I love this game », Patrice Evra règle ses comptes et il tire à vue. Lizarazu, Zidane, Thuram, Domenech, l’ancien mancunien ne fait pas dans le détail. C’est cinglant, ça pique.Ce n’est pas un problème pour Evra. Il n’a pas l’habitude de faire dans le détail de toute façon. Il est cash et ça passe ou ça casse. Il se livre comme jamais sur beaucoup de sujets concernant son histoire avec l'Équipe de France de Football.

Pour Evra, les anciens de 98 se croyaient à tout jamais chez eux

Ils avaient de la condescendance pour les nouveaux venus.

Il raconte des anecdotes montrant l’accueil qui a été réservé aux uns et aux autres dont lui. Apparemment, Bixente Lizarazu, le latéral gauche champion du Monde et champion d’Europe n’était pas ravi d’accueillir celui qui devait le remplacer poste pour poste. Il faut dire que Thierry Henry n’a pas été très malin. Il l’a amené en disant que c’était le « nouvel arrière gauche de l’équipe de France ». Et, se tournant vers Bizente, il lui lance que la relève était là : ‘On t’a dit que j’avais pris ma retraite ?’, dit Lizarazu à Patrice Evra. Ce dernier a voulu le saluer, il ne lui a jamais répondu.

Pour Evra et Anelka, « tout le monde voulait la peau de Yoann Gourcuff ».

Le problème, selon eux vient du fait que le caractère du successeur désigné de Zidane ne lui permettait pas de s’imposer naturellement dans le groupe.

Pire, il le rendait incapable de supporter la pression inhérente au niveau international et il ne pouvait donc pas exprimer son talent. Par ailleurs, les rumeurs prétendant que des racailles terrorisaient le joueur des Girondins de Bordeaux, en équipe de France seraient complètement fausses. Ce qui est terrible dans tout ça c’est que Yoann Gourcuff n’a jamais démenti ni ça ni ce qui suit.

‘On a fait une légende sur le fait que Franck Ribéry frappait ou menaçait Yoann Gourcuff, et ça ce n’est pas vrai. Le problème que j’ai avec Yoann sur ce truc-là, c’est qu’il n’a jamais démenti…Il ne l’a jamais fait’, affirme Nicolas Anelka. Là dessus Thierry Henry va voir Gourcuff et lui dit qu’il croit savoir que Manchester City s’intéresse à lui et qu’il a tout intérêt à aller jouer dans un grand club.

Le milieu Bordelais lui dit d’une voix douce qu’il n’a pas encore le niveau, qu’il ne peut pas. Quand tu joues au niveau international, tu ne peux pas te permettre de dire ça. Tes coéquipiers ne peuvent pas te prendre au sérieux. Evra a été voir Domenech pour lui dire qu’aux yeux de l’équipe jouer avec un seul attaquant devant (Nicolas Anelka) n’était pas une bonne solution. Ce à quoi le sélectionneur des Bleus à répondu : ‘Vous voulez couper la tête de l’agneau ? Ne t’inquiète pas, je vais lui couper la tête, il ne jouera pas demain.’. Evra est abasourdi.

Evra, Anelka et l’affaire Knysna lors de la Coupe du Monde 2010

Soucieux de rétablir la vérité, Evra avec le concours d’Anelka livre sa vérité.

Rien n’aura été dans cette coupe du Monde et cela a démarré bien avant le début de la compétition avec une opposition entre un sélectionneur et ses joueurs qui ne comprennent rien au projet de jeu. Pour l’ancien défenseur des Bleus, il n’y avait rien de logique, rien de fonctionnel dans le fonctionnement d’un système mis en place au détriment des compétences naturelles et des talents de chaque joueur à commencer par Anelka qui ne voulait surtout pas jouer numéro 9. Demenech s’entête alors même que les résultats ne suivent pas. Les joueurs ne se sentent ni entendus ni respectés. La tension est très forte et lors de la mi-temps de France-Mexique, Raymond Domenech fait comprendre à l’attaquant tricolore qu’il le juge responsable des mauvais résultats de l’équipe.

Nicolas Anelka lâche à voix basse : ‘Va te faire enc*** avec ton équipe, si c'est comme ça, je ne joue plus.’ Le journal L'Equipe en rajoute largement le lendemain en titrant : ‘Va te faire enc*** sale fils de p***.’ Le sélectionneur ne peut pas faire autrement que d’écarter un de ses joueurs phares. La suite est un énorme imbroglio d’égos qui a abouti à l’histoire du bus.