Des semaines qu'elle était attendue par de nombreux observateurs, sur fond de polémiques autour de propos inappropriés à l'encontre de Zinedine Zidane, elle est désormais tombée. Noël Le Graët n'est plus le patron du Football français depuis ce mardi matin et une démission remise en trombes auprès du Comité exécutif de la Fédération Française de Football réuni en séance de travail extraordinaire pour statuer de l'avenir du foot hexagonal. À la manœuvre, un rapport particulièrement accablant commandé par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Casétra et remis il y a deux semaines maintenant sur la gestion du football français.

Une sortie par la petite porte malgré un bilan sportif élogieux

À 81 ans, le Breton et ancien maire socialiste de Guingamp quitte la scène de la plus puissante fédération sportive de France après onze ans d'un passage en demi-teinte. De bons résultats sur le terrain, que ce soit pour les équipes féminines et masculines, et des recettes financières en constante évolution hors période COVID quittant d'un peu plus de 200 millions d'euros en 2011/2012 pour s'établir à quasiment 280 millions d'euros en 2021/2022. Une situation qui n'a pourtant pas pesé en faveur du patron français, tant ce dernier a accumulé les "prises de position publiques déplacées" et un "comportement inapproprié" vis-à-vis des femmes.

Longtemps soutiens de l'octogénaire, les membres du Comex dont le puissant président de l'Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas ont fini par le lâcher face à la tempête médiatique. De quoi conforter la ministre des Sports avec qui le désormais ex-dirigeant du football français entretenait une relation particulièrement exécrable depuis de longs mois.

Autre préoccupation pour la FFF : l'avenir de Corinne Diacre sur le banc des Bleues, la protégée de Le Graët qui est désavouée par certaines de ses joueuses. L'ancienne internationale tricolore de 48 ans devrait être fixé sur son sort d'ici peu, même s'il est peu probable qu'un départ soit acté dans les heures qui viennent.

L'après Le Graët déjà sur les rails

Déjà mis en avant de la mise en retrait de Noël Le Graët, Philippe Diallo devra continuer à assurer l'intérim de la présidence de la FFF jusqu'au 10 juin prochain, date de tenue de la prochaine Assemblée générale de la fédération. Le nom de celui ou celle qui sera proposé par le Comité exécutif pour l'élection du nouveau président sera quant à lui connu la veille, le 9 juin, à l'occasion d'une nouvelle séance de travail de l'instance. L'ancien président de la Ligue de Football Professionnel (2002-2016), Frédéric Thiriez a, pour sa part, appelé à un changement total de gouvernance au sein de la FFF dont il estime qu'elle ne prend pas suffisamment la mesure du problème dans lequel elle se trouve.