Dans trois ans, la Coupe du Monde de Football sera co-organisée par les États-Unis, le Canada et le Mexique en 2026. L'Arabie Saoudite veut organiser l'événement à son tour en 2030. En attendant, les clubs saoudiens insatiables sont en quête continue de stars du Football. De grands événements sportifs et des contrats chiffrés en milliards.

Cristiano Ronaldo, Karim Benzema et beaucoup d'autres noms du Football mondial ont déjà rejoint l'Arabie. Lionel Messi a été recruté par l'Inter Miami. Neymar Jr serait dans le viseur du Fonds public d'investissement du Royaume d'Arabie Saoudite.

L'Inter Miami également très intéressé par l'attaquant Brésilien pourrait même proposer une option intéressante au PSG. Un pays du Golfe qui dépense massivement dans le Football et des Américains emportés par un nouvel engouement pour le Soccer. Deux mondes du Football pourtant aux antipodes l'un de l'autre.

Des montages financiers

La 23ème édition de la Coupe du Monde de football se déroulera sur le continent américain au cours des mois de juin et de juillet 2026. L'événement a été nommé United 2026. Cette édition sera la première à réunir 48 équipes au lieu de 32 précédemment. Parallèlement, le 'Soccer Champions Tour' créé par une société d'investissement connue sous le nom de Sixth Street prend de plus en plus d'ampleur aux États-Unis.

La compétition mettra cet été en vedette six des plus grands clubs européens : Barcelone, le Real Madrid, Arsenal, Manchester United, la Juventus et l'AC Milan. Une compétition répartie entre les Etats de Californie, du Texas, de la Floride et du Nevada.

La semaine dernière, Lionel Messi a choisi également la Floride pour s'installer après la fin de son engagement avec le PSG.

Il a préféré Inter Miami, la franchise de la Major League Soccer cofondée par David Beckham à une offre saoudienne d'un milliard d’euros sur deux ans. Le plus gros contrat sportif de tous les temps alors que le salaire le plus élevé de la MLS est actuellement détenu par Xherdan Shaqiri avec 7.5 millions d’euros par an. Selon The Athletic, plusieurs multinationales ont été impliquées dans le transfert du septuple Ballon d'Or.

Notamment Apple, qui diffuse le championnat américain, et la marque Adidas. Les deux entités se sont engagées à distribuer une part de leurs revenus, abonnements et sponsoring, avec l'international Argentin.

Du Soft Power

Déjà depuis 2010, la FIFA avait attribué la Coupe du monde de 2022 au Qatar. Disposant également de moyens financiers illimités, l'Arabie Saoudite attend son tour en proposant des contrats en or aux grands noms du football. Cristiano Ronaldo a rejoint Al-Nassr en janvier et Karim Benzema est depuis peu un nouveau joueur d'Al-Ittihad. L'ex-international Français est considéré comme l'un des meilleurs attaquants de sa génération. Selon Foot Mercato, son nouveau salaire annuel s’élèverait à 30 millions de dollars (hors droits à l’image) pour un contrat de trois ans.

Interrogé sur les raisons de cet investissement massif de la part des Saoudiens, Lukas Aubin, responsable du programme Sport et géopolitique à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) précise que : ''L'objectif est de rendre le pays attractif, de faire venir des touristes, mais c'est aussi un instrument diplomatique, géostratégique et économique."

Le spécialiste souligne également que : " L'Arabie Saoudite veut se préparer au moyen terme, voire au long terme. Le football est le sport le plus populaire de la planète, et les pays du Golfe cherchent à penser l'après-gaz et l'après-pétrole. Si les Saoudiens ne réussissent pas à organiser la Coupe du monde 2030, alors ils réitéreront sans doute en 2034, puis en 2038... jusqu'à l'obtenir. En attirant ces grands joueurs dans leur Championnat, ils préparent aussi la société saoudienne à adopter une culture footballistique, pour créer des générations de footballeurs."

Également interrogé sur les similitudes entre les stratégies du Qatar et de l'Arabie Saoudite, Lukas Aubin a encore précisé : " Les deux États ont une double stratégie interne et externe : investir dans des clubs étrangers (l'Arabie Saoudite a racheté le club anglais de Newcastle), et se créer une structure footballistique compétente à l'échelle nationale", a également affirmé le responsable du programme Sport et géopolitique à l'IRIS. Un seul et unique Monde du Football ou plusieurs Mondes à part ? La réponse est du moins pour le moment difficile à cerner.