Commeseul un pays attardé et enténébré peut le faire, c'est avec youyous, danses etsonneries de clairon que la ministre de la culture du Cameroun AMA TUTU MUNA aannoncé les origines camerounaises de Quincy Jones et la délivrance par cettemême ministre d'un certificat de nationalité ou d'origine à ce dernier.
La cérémonie a eu lieu dans les locaux du ministère de la culturede ce pays en mal de reconnaissance culturelle et dont la Musique autrefois surles cimes de la culture africaine gît aujourd'hui dans les bas-fonds de lasauvagerie et de l’obscénité.
Monsieur Jones a ainsi eu son certificat d'origine camerounaise,qui lui donne par la même occasion le droit d'obtenir la nationalitécamerounaise, dans le but, selon la ministre de "booster" la musiquecamerounaise. A en croire à madame TUTU MUNA, les test ADN auraient permis de définir les origines camerounaises de Quincy Jones.
Comme quoi Quincy Jones viendra arranger les chansons de ManiBella ou Papillon à ne plus chanter les obscénités à tout bout dechamps..
Loin du faste de la cérémonie, de l'honneur, des avantagessupposés que pourrait tirer le Cameroun de l'expertise du producteur de MichaelJackson, Lionel Richie, Withney Houston et autre Diana Ross et sans renier lesqualités indéniables de Quincy Jones, plusieurs questions peuvent se poser surl'utilité et la portée de cette décision et de cette nouvelle débilité commeseul le Cameroun sait en produire.
Pourquoi aller chercher aux USA, Quincy Jones et lui donner unepotentielle double nationalité (la double nationalité est interdite auCameroun, sauf pour les membres de la classe dirigenate et leurs amis etfamilles), alors qu'il y a quelques mois, un artiste camerounais de sang NdediEyango, qui avait démocratiquement été élu à la tête de la Socam (structure quigère les droits d'auteurs au Cameroun) a été éconduit manu militari à grandrenfort de désinformations, insultes et humiliations diverses parce qu'ilaurait pris la nationalité américaine, par conséquent ne serait plus ni encapacité, ni en droit, ni en aptitude de diriger cette institution?
Le Cameroun a-t-il besoin de l'expertise certes reconnu de ceproducteur pour venir poser un diagnostic maintes fois posé par de multiplesexperts aussi bien nationaux qu'internationaux et dont les colloques et tablesrondes à coups de millions n'ont rien changé?
Quincy Jones est-il plus en droit de diriger une institutionmusicale au Cameroun que Ndedi Eyango ou Sam Mbendè moult fois pourfenduspar la même ministre TUTU MUNA?
En apprenant cette nouvelle, je me suis rappelé un discours deMobutu sur le développement et le sous- développement et me suis dit que si lesdirigeants africains associent à leur incompétence manifeste une névrose de cegenre, il est évident que l'Afrique n'évoluera jamais.
Des milliers de camerounais d'origine campent devant lesambassades camerounaises à l'étranger, été comme hiver, dans l'espoir d'obtenirle visa qui leur permettrait d'aller rendre visite à leurs grands-parentstandis que les étrangers obtiennent facilement des titres et avantages denature diverses.
Loin de moi l'idée de défendre un certain nationaliste dans cepays ou d'instiguer à la xénophobie, mais la démarche de cette ministre resteassez déroutante et inexplicable.
Quincy Jones ne viendra et ne pourra pas juguler la corruption etde la contrefaçon allègrement encouragées par les autorités. Lesquelles sont engrande partie responsables de l'effondrement de l'industrie musicalescamerounaise. Ce n'est pas monsieur Jones qui viendra constater que le Camerounest le seul pays au monde qui ne compte aucune salle de cinéma. C’est un faitqui est su et connu de tous et dont les autorités ne semblent pas s’émouvoir.
On dénombre de nos jours plus de médecins camerounais dans larégion parisienne et au Canada que dans tout le Cameroun. Toutes ces bonnesgens aspirent à retourner dans ce pays pour apporter leurs connaissances etleur expertise. Malheureusement cela n'est pas possible, car ayant renoncé àleur nationalité camerounaise pendant leurs études pour accéder à desfacilités.
Le gouvernement devrait créer une structure qui permettrait etfavoriserait le retour de toute cette matière grise au lieu d'aller essayer deflatter un grabataire, fut-il Quincy Jones pour "booster" musiquetuée et ensevelie par les même autorités. Ce n'est là qu'une manièreparfaitement déguisée de détourner les deniers publics et de saupoudrer lespopulations, de détourner leur attention face à l’incompétence manifeste demadame TUTU MUNA.
En tout cas, monsieur Jones devrait bientôt séjourné au Camerounpour analyser les problèmes de la musique Camerounaise et poser un nouveaudiagnostic.