How to get away with murder, est une série centrée autour du ténor du barreau et professeur de droit Annalise Keating interprétée par Viola Davis, et ses cinq étudiants en doit pénal choisis pour être ses collaborateurs : Wes le gars paumé et réservé, Michaela l'ambitieuse au look bcbg, Connor le mec sexy accroc au sexe, Laurel la fille richissime qui n’a pas confiance en elle et Asher le fils à papa qui fait constamment le clown. Comme l’indique le titre, l’intrigue se corse lorsqu’ils sont tous impliqués dans le meurtre de Sam Keating, l’époux d’Annalise.
C’est à partir de ce moment-là que le titre prend tout son sens. Phénomène planétaire, rassemblant plus de 10 000 000 de téléspectateurs rien qu’aux Etats-Unis, explication d’un succès colossal d’une série dramatique.
Série issus de l’empire de Shonda Rhimes (Grey’s Anatomy, Scandal, Private Practice etc…), celle-ci est complètement différente de ce que l’on a pu voir auparavant à la télévision. Sexe, manipulation, corruption, manigance, pouvoir, argent, alcool, meurtres, secrets, homosexualité, bisexualité, How to get with murder montre et parle de tout, RIEN n’est caché, RIEN n’est tabou. Mais le personnage à l’origine du succès de la série est Annalise Keating. Pourquoi ? Pour la première fois, on a affaire à une femme de pouvoir, qui n’a peur de rien, arrogante, sexy, séductrice, riche, extrêmement sûre d’elle, bisexuelle, intimidante, respectée et crainte par ses pairs.
Grâce à des scénaristes comme Shonda Rhimes, les femmes de couleurs ont enfin des rôles de premier rang, comme Kerry Washington dans Scandal, Taraji P. Henson dans Empire et d’autres encore.
HTGAWM : L'excellente interprétation de Viola Davis dans la fameuse « scène de la perruque »
Abordé dans tous les talk-shows, interviews, la presse, l’extrait a été énormément partagé sur les réseaux sociaux.
Nous portons tous un masque en public, ceux qui nie ce fait sont des menteurs. La raison pour laquelle cet extrait a eu un tel impact est qu’elle montre une femme de pouvoir retirant tous ses artifices. Artifices utilisés comme pouvoir. Dans notre société, la beauté est considérée comme un pouvoir. Elle retire son « masque » avec émotion, étape par étape, tel un rituel.
On peut également l’interpréter comme une métaphore pour montrer les deux faces d’Annalise, femme très complexe. En public Annalise Keating montre l’image d’une femme forte qui a une vie parfaite. En privé c’est tout autre chose. Profondément malheureuse, elle s’est battu pour ne plus vivre dans la pauvreté, a fui sa famille car son oncle l’a violé, a étudié pour devenir quelqu’un d’important et surtout qui s’est battu contre le racisme. Malgré sa réussite dans sa vie professionnelle, le racisme est un combat qu’elle mène depuis toujours et qu’elle devra mener à vie malheureusement. Extrêmement brillante et forte mentalement, elle suscite la jalousie des femmes qui veulent la détruire mais c’est peine perdu car Annalise n’abandonne jamais.
Sa vie privée est un véritable chaos. Elle est alcoolique, émotionnellement instable, ses relations le sont également. Son passé douloureux l’a rendu très cynique, brutale et amer.
Dur avec elle-même, elle est également avec les autres, pouvant se montrer cruelle. Le fait qu’elle soit détestable est ce qui la rend aimable. Ce paradoxe montre que Annalise Keating est un personnage auquel on peut s’identifier. Elle est ambivalente. Tout est blanc ou noir. Rien n’est gris. L’ambivalence est le mot clé. Tout au long de la série on a affaire au duel du bien et du mal. C’est extrême, poignant, puissant, tous ces éléments font le succès de la série. Pour conclure, voici une citation honnête et réaliste de cette brillante et admirable actrice : « Ce qui différencie les femmes de couleurs des autres femmes, ce sont les opportunités ». viola davis, lors de son discours aux Emmys 2015 après sa victoire historique pour son rôle d’Annalise Keating, How to get away with murder.