Voilà deux nouvelles séries qui viennent de lancer leurs premières saisons en cette fin d'année 2017 et que l'on espère déjà voir renouveler sur nos écrans l'année prochaine. Une comédie horrifique et un thriller psychologique signés respectivement Amazon Prime et AXN (chaine européenne de Sony).
Sea Oak, une comédie grinçante
Dès l'épisode pilote, Sea Oak nous présente une famille dysfonctionnelle dont les membres sont tous, à peu de choses prés, de grands loosers de la vie, les 4 protagonistes vivent ensemble dans un quartier de retraités quotidiennement secoué par des vagues de cambriolages meurtriers.
On découvre les mécanismes lents d'une routine immuable qui semble s'être mise en place il y a des années : les deux sœurs dans la vingtaine essayent à peine d'élever leurs jumeaux grassouillets puisqu'elles n'ont pas vraiment l'intérêt ni la maturité de le faire, Berny la grande tante qui ne deviendra l'objet de l'attention qu'à la fin du premier épisode avec un twist inattendu, nous fait d'abord pitié, elle se sent autant dépassée par les petits événements de la vie que par son âge, et enfin le frère ainé, sûre lequel la majorité de l'épisode se décompose, est un homme à la fois aimant et triste, aimant parce qu'il s'occupe tous les jours du bien-être de Berny, triste parce qu'il est le seul à se rendre compte de la médiocrité de son existence.
Or un soir leur petite vie minable s'apprête à prendre un tournant décisif et fantastique, la grande tante meurt d'un choc traumatique lié au cambriolage de leur maison. Mais à peine enterrée, celle-ci se réveille furieuse, mal polie, et surtout animée d'une force extrêmement puissante. Comme elle le hurlera elle-même aux visages des 3 autres personnages, elle se sent désormais prête à faire tout ce qu'elle n'a pas eu le courage de faire de son vivant, et ça commence par reprendre en main sa famille.
Le pitch de Sea oak pourrait nous laisser présumer qu'il s'agit d'une énième série de zombies bien trash, rythmé par des blagues lourdes et des personnages simplets, mais au contraire Sea oak s'inscrit d'abord dans une forme de critique social. Elle met en scène avec brio et humilité une frange de la population américaine un peu pauvre, un peu inculte, et qui n'a toujours pas trouvé sa place dans le système.
Ce n'est vraiment que durant les 5 dernières minutes que l'on comprend qu'il s'agit d'une série de genre fantastique, lorsque Berny revient à la vie.
Sea oak est adaptée d'une nouvelle de George Sauders qui est également scénariste de la série, tandis que Hiro Murai est le Showrunner principal. On retrouve au casting Glenn Close (awardisée pour Damages) dans le rôle de Berny ou encore Jane Levy (Suborgatory) James Van Der Beek (Dawson's creek, What would diplo do ?...) et Jack Quaid (Logan Lucky, Hunger Games...).
Absentia, le malaise et l'absence
Absentia suit l'histoire d'Emily Byrn, une agent du FBI portée disparut durant 6 ans alors qu'elle était à la poursuite d'un serial killer. Son mari la retrouve donc, 6 ans plus tard, enfermée et traumatisée sous les planches d'un vieux chalet abandonné, au même moment un cadavre décharné remonte à la surface des eaux d'un lac et marque le retour de son mystérieux kidnappeur, un homme que tout le monde croyait emprisonné à vie.
Emily décide de continuer la traque qu'elle n'a jamais pu finir tout en reprenant doucement contact avec son fils, qu'elle n'a pas non plus vu grandir. Cette relation est d'autant plus compliquée que son mari s'est remarié avec une autre femme que leur fils considère comme sa véritable mère.
Absentia est une série à l'ambiance glaçante filmée au plein cœur de l'hiver, elle se joue des flashbacks et des sous-entendus et finit par perdre ses spectateurs comme son personnage principal dans une spirale de pensées confuses. Une tension qui repose également sur la fragilité psychologique de son protagoniste, un personnage féminin original qui oscille entre des phases de violences incontrôlées (dû à son trauma), et d'autres phases d'hyper réflexion.
Matt Cirulnick et Gaia Violo sont les showrunners de la série. Au casting Stana Katic (Castle) dans le rôle d'Emily, Patrick heusinger (Bones) joue son mari, ou encore Paul freeman (Hotfuzz, Indiana Jones...) dans le rôle du père d'Emily.