"Nous sommes tous morts", voilà un titre qui en dit long sur l'espoir de ces jeunes lycéens survivants d'une invasion de zombies. Après Squid game, All of Us Are Dead fait une entrée stupéfiante au classement des séries sud-coréennes les plus populaires du moment. Mise en ligne sur Netflix le 28 janvier dernier, c’est la nouvelle série télévisée non-anglophone créée par Cheon Seong-il. Il s'agit de l'adaptation du webtoon ‘Now at Our School’ de Joo Dong-geun (les webtoons sont des bandes dessinées sud-coréennes disponibles en ligne).

L’intrigue de All of Us Are Dead relate les aventures d’adolescents qui se retrouvent coincés dans leur lycée de Hyosan face à une invasion de zombies suite à une infection par une souris.

Chaque lycéen mordu par un zombie devient un zombie démantibulé affamé de chair fraîche. Au fil des épisodes, on découvre une mutation du virus qui engendre des ‘humbies’, mi-humain mi-zombie. Des liens intenses se tissent entre les adolescents et il est question d’amitié, d’amour et de trahison, le tout dans un climat de peur. Les thématiques abordées reflètent les sujets du quotidien, ce qui en fait une série plutôt fraîche malgré son côté horrifique.

Le lycée comme miroir de la société actuelle

Au-delà d’une danse gore et parfois loufoque des zombies qui gesticulent comme des pantins, cette série révèle implicitement un portrait de la société humaine actuelle non sans rappeler la pandémie de la Covid-19.

Les ados survivants se retrouvent obligés de faire preuve de solidarité malgré leur animosité antérieure, et font preuve de maturité pour trouver ensemble un moyen de sortir du lycée et de rejoindre la ville. Ils échangent et apprennent à se connaître entre eux : la bonne élève silencieuse déléguée, le beau gosse, les amis d’enfance, les harcelés entre autres.

Ils agissent selon leur personnalité et tentent de se temporiser mutuellement en trouvant des solutions logiques face au chaos ambiant. Chacun dévoile ses traits de caractère plus ou moins agressifs. Les clubs du lycée, souvent perçus comme ringards, prennent ici toute leur importance (chant, drône, tir à l’arc). Chacun utilise alors ses compétences pour se défendre et trouver des moyens de combattre les créatures affamées de sang.

Une critique du monde adulte

Souvent les ados se sentent incompris, ce qui est accentué dans cette aventure de lycéens laissés seuls face à un monde apocalyptique peuplés d’êtres dangereux. Ils se sentent délaissés par le monde adulte, le proviseur n’ayant pensé qu’à sauver sa peau en premier lieu. En effet, les adultes les ont oubliés dans leur école, les hélicoptères passent dans le ciel mais sans trop s’attarder sur les lieux. Avec ce microcosme d’ados non-écoutés, le réalisateur dépeint un portrait de la société en soulignant des problématiques actuelles comme le harcèlement scolaire, la violence, les origines sociales, la discrimination.

Au début de la série, chaque lycéen présente sa famille, les liens entretenus avec les parents avec tout son poids psychologique qui se répercute au sein des relations amicales à l’intérieur du lycée.

Chaque ado a ses bagages émotionnels et affectifs qui le construit et avec lequel il avance en société. Après avoir dépassé les images sanguinolentes, cette série s’enrichit d’une lecture plus subtile de l’histoire qui parle directement aux jeunes. Il est question d’histoires d’amour et d’amitié, des complexes, des vices cachés, etc.

Une saison 2 en approche

Ce microcosme devient le miroir de notre société avec cette peur d’un virus, cette crainte pour sa propre vie. Les adultes qui dirigent (gouvernement, armée, police) sont dépeints comme des êtres plutôt méprisants au départ et on ne comprend pas pourquoi les forces spéciales ne font aucun effort pour pénétrer dans le lycée. Ce sont seulement les parents directs des lycéens qui risquent seuls leur vie pour sauver leurs propres enfants. Mais STOP, pas la peine de spoiler la fin car une seconde saison pourrait voir le jour très vite vu le succès fracassant de cette saison 1.