Le meurtre de la petite Chloé, 9 ans, qui a été enlevée, séquestré et violée ce mercredi 15 avril, soulève désormais des interrogations quant au fonctionnement du système judiciaire. Le meurtrier présumé, Zbigniew Huminski, était connu des services de police et n'en était pas à sa première condamnation.

Pourquoi le rapport accablant de l'expert psychologue n'a pas alerté davantage la justice ? Pourquoi a-t-il été autorisé à sortir de prison alors qu'il présentait une « certaine dangerosité potentielle » ?

Un système judiciaire défaillant ?

Cette affaire tend à remettre en cause le système judiciaire français et elle n'est pas sans rappeler d'autres drames commis par des récidivistes.

Parmi eux, celui d'Agnès Marin en 2011. L'interne du Collège cévenol du Chambon-sur-Lignon, alors âgée de 14 ans, avait été violée, tuée et brûlée par un jeune homme de 18 ans. Une affaire qui avait fait grand bruit puisque l'année précédente, l'individu avait déjà commis un viol suivant le même mode opératoire. Placé en détention provisoire durant quatre mois, il avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Après le meurtre d'Agnès Marin, le récidiviste avait finalement été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

Le 6 mai 2006, le petit Mathias, quatre ans, jouait près de la salle des fêtes de Moulins-Engilbert, dans la Nièvre, où ses parents participaient à un repas lorsqu'il a été enlevé puis violé et tué.

Son agresseur, Christian Beaulieu, avait fait l'objet de deux enquêtes en 1982 et 1988 pour agressions sexuelles sur six enfants dont son propre fils. Qualifié de « prédateurs d'enfants », il n'avait pourtant jamais fait l'objet d'un suivi.

L'affaire des frères Jourdain, très médiatisée, est un autre exemple d'assassinats d'enfants commis par des récidivistes.

Condamnés en 2010 pour les viols et les meurtres de quatre jeunes filles dans le Pas-de-Calais, ils n'en étaient pas à leur premier coup. L'un avait été condamné en 1986 et 1987 pour attentat à la pudeur avec violence, puis en 1989 pour viol, et avait retrouvé sa liberté dès 1994. L'autre avait été condamné en 1980 pour attentat à la pudeur avec violence puis en 1989 pour le meurtre d'une amie.

Il était sorti de prison en août 1995.

Autre cas de récidive, celui d'Audrey Chabot. Cette habitante d'Ambérieu en Bugey, dans l'Ain, a été condamnée en 2005 à 15 ans de réclusion criminelle pour infanticide. En effet, après avoir mis au monde son bébé, en 2002, elle avait demandé à sa mère de se « débarasser » du corps. La jeune femme a été libérée en 2010. Le 24 mars 2013, son compagnon découvre avec effroi deux bébés dans son congélateur. La jeune femme a récidivé en se débarrassant elle-même de ces nourrissons, nés en 2011 et 2012.