La dernière fiction d’Orson Welles, ‘’The Other Side of the Wind’’ n’a jamais vu le jour. Et pour cause : le film était produit par la société du beau-frère du shah d'Iran. Le projet a ensuite été bloqué après la chute du régime en 1979, et des mésententes personnelles dans l’équipe de production. Mais qu’à cela ne tienne : Netflix va officiellement financer la fin de ce long-métrage qui raconte l’histoire d’un cinéaste qui essaie de… finir un film. Le service de streaming a d’ailleurs annoncé cette semaine que cette satire du milieu du Cinéma est relancée, après des années de purgatoire.

Le tournage de cette œuvre, que Welles a écrit lui-même en collaboration avec Oja Kodar, a débuté en 1970 et le casting, impressionnant, comprenait John Huston, Peter Bogdanovich, Lilli Palmer et Dennis Hopper. Une petite gourmandise pour cinéphiles, donc. Les prises de vues se sont prolongées, par intermittences, pendant des années, mais d’autres évènements ont propulsé ‘’The Other Side of the Wind’’ dans les limbes… Ce projet revit de nos jours grâce au producteur Frank Marshall (à qui l’on doit ‘’Retour vers le futur’’ et ‘’Indiana Jones’’), qui supervisera l’achèvement de ce long-métrage avec l'acteur-réalisateur Bogdanovich (‘’The Last Picture Show’’, ‘’Les Soprano’’). Ils vont, pour ce faire, utiliser des notes manuscrites que le cinéaste a laissées derrière lui.

Cela faisait 40 ans que ce duo voulait compléter ce qui s’annonçait comme un grand moment de cinéma…

Netflix vient à la rescousse de Welles

La compagnie de divertissement à la demande s’est engagée à donner la somme nécessaire aux producteurs pour finir le film. La nouvelle provoque un réel enthousiasme parmi les responsables de cette société.

Ted Sarandos, responsable en chef du contenu, a d’ailleurs récemment déclaré: ‘’Comme pour tant d'autres qui ont grandi en adorant le savoir-faire et la vision d'Orson Welles, c'est un rêve devenu réalité.’’ Celui-ci ajoute, toujours plein d’entrain : "La promesse de pouvoir apporter au monde cette œuvre inachevée de Welles avec sa véritable intention artistique intacte est une fierté pour moi et pour Netflix. Les cinéphiles et les passionnés de cinéma du monde entier vont à nouveau expérimenter la magie d'Orson Welles, une fois de plus ou pour la toute première fois.’’ Cet engagement financier permet aussi à cette plateforme de multiplier les projets ambitieux, comme, par exemple, la production de ‘’The Irishman’’ de Martin Scorsese. Le grand de la SVOD a décidément de l’ambition, au point de permettre au réalisateur de ‘’Touch of Evil’’ d’exaucer son vœu artistique, post-mortem !