L’intriguant John Lydon est, selon Variety, la meilleure raison de voir ‘’The Public Image is Rotten’'. Ce documentaire sur Public Image Ltd. dévoile toute l’histoire de ce groupe post-Sex Pistols, que Lydon a porté à bout de bras (et de cris). Rares sont les bons documentaires musicaux, même si ceux-ci peuvent souvent apporter un éclairage supplémentaire sur des groupes ou des chanteurs adulés par des millions de fans à travers le monde. Des longs-métrages se sont ainsi déjà préoccupés du mouvement punk, ce ‘’do it yourself’’ musical, anarchisant et perturbé, tel que ‘’The Filth and the Fury’’ de Julian Temple (c’était en 2000).
Mais le documentaire, prévu pour une sortie en salles, de Tabbert Fiiller se montre plus intimiste, en donnant véritablement la parole à un homme qui se montre toujours aussi original quand on lui tend un micro. Car PIL fut créé il y a maintenant presque 40 ans, et ce qui était une expérimentation musicale est devenu un collectif puissant, voire même influent.
Les plus nostalgiques vont donc se précipiter dans les salles pour voir cette véritable interview de John Lydon, qui réside maintenant à Los Angeles. L’interprète de ‘’God Save The Queen’’ y parle en toute franchise, comme d’habitude, dans sa cuisine et en buvant de la bière. Son corps s’est empâté, sa gouaille est restée intacte. Éloquent et charismatique, il se montre ardent concernant PiL, et reste assez réaliste sur tout le reste, c’est à dire l'état actuel du monde.
L’homme n’est pas du genre timide, de quoi passer un excellent moment, pour un flashback survolté sur des décennies de contestation !
Johnny Rotten, alias John Lydon, des Sex Pistols à PIL
"The Public Image Is Rotten" permet à Lydon de jeter un regard différent sur les Sex Pistols. Avec moins de rage que d'habitude, tout en abordant le sujet de la mort de Sid Vicious.
Ce libertaire fringuant y revient aussi sur son voyage en Jamaïque, où il est tombé amoureux du reggae. Le ‘’chanteur’’ y avoue également que Johnny Rotten était une création artistique, un double maléfique, car il est plutôt sérieux au quotidien. La guerre juridique avec Malcolm McLaren, au sujet de la paternité de son nom de scène, en dit aussi très long sur la dure réalité du show-business.
Vient ensuite le chapitre consacré à la naissance de Public Image Ltd, et du premier single (‘’Public Image’’) qui posât les bases de cette deuxième partie de carrière. Le jeune rebelle qui voulut faire de la Musique pour s’opposer au son de l’époque, que ce soit celui de Queen ou David Bowie (ce dernier fut encore récompensé aux Brit Awards 2017), balance tout: les escroqueries, les affrontements d’egos qui font partie de l'histoire de n'importe quel groupe de rock, la toxicomanie de Keith Levene et le vol de bandes démos par un des membres du band. Last but not least : le natif de Londres affiche sans complexe ses 61 ans, sa gueule de vieux loup punk se rappelle à notre bon souvenir. Aucune date de sortie n’est encore prévue en Europe, mais ‘’The public Image Is Rotten’’ ne perd rien pour attendre !