Blondie, le groupe de rock américain fondé par la chanteuse Debbie Harry et le guitariste Chris Stein, revient pour se rappeler à notre bon souvenir. Et, trois ans après le passable ‘’Ghosts of Download’’, le retour est réussi ! Ce band, considéré comme underground aux USA à ses débuts, n’était pourtant plus attendu par personne… malgré le culte et le succès mondial de ‘’Parallel Lines’’, leur album-consécration, qui date de 1978 déjà. Ceux qui étaient considérés par beaucoup à l’époque comme le pendant américain et joyeux de Depeche Mode, représentants de la New Wave de l’autre côté de l’Atlantique, semblaient vivre de leur passé.

Et il y a de quoi : ‘’Call Me’’, ‘’Rapture’’ et ‘’Heart of Glass’’ sont, encore aujourd’hui, connu d’un très large public, de l’Australie à l’Italie en passant par le Japon.

La recette du succès ? Un mélange savamment dosé de pop, de disco, de synthé et reggae. Plus le magnétisme de la chanteuse originaire de Floride, avec sa tignasse légendaire. Blondie redonne du punch à sa carrière grâce à "Pollinator", pour revenir aux fondations qui ont fait sa réussite. Les intentions sont claires, et peuvent s’entendre à l’écoute de singles comme ‘’Fun’’ ou ‘’Long Time’’. Il s’agit de danser, sans prises de têtes. Leur onzième album studio prouve d’ailleurs que le temps n’a pas d’emprise sur ces artistes, au fil de morceaux capables de réconcilier plusieurs générations !

Blondie, du punk rock au mainstream

Il est loin le temps où Blondie émergeât de la scène punk rock de New York pour s’imposer dans les charts du globe. Alors que les autres groupes habitués à se produire au CBGB ont embrassé à la fois le punk et la new wave, les plus grands succès de Blondie ont aussi été teintées de fortes nuances de pop.

Cette belle tradition perdure avec leur dernière œuvre, qui a toutes les caractéristiques d'un grave disque, léger mais mélancolique, sabré d’un zeste de disco qui semble tout droit sorti des années 80. Soit l’époque de la fin du Studio 54, temple de la branchitude. ‘’Pollinator’’ démarre d'ailleurs fort avec quatre tracks toniques, dont les riffs sont saupoudrés de funk et de synthétiseurs vaporeux.

Debbie Harry s’y permet même des duos, avec Joan Jett sur ‘’Doom or Destiny’’ par exemple.

Blondie peut en effet compter sur des collaborations de choix pour faire de cet album une réussite. Citons Dev Hynes (pour ‘’Long Time’’), Sia et Nick Valensi de The Strokes (‘’Best Day Ever’’), sans oublier The Gregory Brothers (“When I Gave Up on You”). D’autres chansons s’éloignent pourtant de leur répértoire classique, comme ‘’Love Level’’, qui donne la part belle à la voix de John Roberts. Mais les vocalises de Debbie Harry reprenent toujours le dessus, notamment dans ‘’Gravity’’. Esprit des années 80, es-tu toujours là ? Il faut croire que oui…