Le musée national de Chine accueille en ce moment le propriétaire du seul Vermeer privé du monde, qui dévoile tous ces trésors dans un cadre fameux ! Depuis que le milliardaire américain Tom Kaplan a aussi acheté des Rembrandt, entre autres, ces œuvres ont d'ailleurs passé la majeure partie du temps à être prêtés à divers musées à travers le monde. Lorsque cet investisseur passionné, qui a fait sa fortune grâce aux métaux précieux et au gaz naturel, et sa femme ont commencé à s'intéresser de près aux œuvres des peintres hollandais du 17ème siècle en 2003, leur objectif était d’"acquérir des peintures du domaine privé et de les rendre visible au public’’, selon ses propos.
Cette collection mirifique s’apprête d’ailleurs à faire connaissance avec son plus grand public, qui a la possibilité de voir une sélection d'environ 70 tableaux. L’exposition a lieu de la mi-juin au 3 septembre, à quelques pas du mausolée du fondateur de la Chine communiste, Mao Zedong, sur la place Tiananmen. La Chine est, d’autre part, la première étape de la tournée mondiale de ces pièces, assemblées sous le nom de Leiden Collection (d’après une ville néerlandaise qui prospérât grâce au commerce, le tout pendant l'âge d'or des pays-Bas).
Après trois mois à Beijing, l'exposition se déplacera vers un musée privé à Shanghai avant de se diriger vers la Russie puis les Émirats arabes unis. Le Musée national, selon ses directeurs, a dépassé le Louvre pour devenir le plus visité au monde, et cet événement verra des dizaines milliers de visiteurs passer ses portes.
Alors qu’un Vermeer y figure en bonne place, l'exposition met en lumière 11 Rembrandt cher à Kaplan, ce qui permet de mettre l'accent sur l'évolution et l'influence de l'artiste sur ses contemporains. C'est une étape majeure vers la réalisation de l'objectif du couple de promouvoir l'héritage du maître néerlandais à un public international, ce qui, selon Kaplan, sera grandement stimulé par une réception positive en Chine.
Des Rembrandt pour mettre en garde la Chine
"L'influence culturelle de la Chine va se multiplier au cours de la prochaine décennie", a déclaré Tom Kaplan, ajoutant que l'avenir posthume du peintre sera "très différent selon la façon dont la Chine réagit à son Art". Avant de conclure en précisant qu’il espère que "le pays reconnaisse Rembrandt pour le génie qu'il est".
L'investisseur a découvert l'artiste lors d'une visite au New York Museum of Metropolitan Art à l'âge de six ans, suscitant chez lui une obsession vis-à-vis du maître néerlandais. Il a par la suite commencé à collectionner des Rembrandt après une rencontre fortuite en 2003 avec un expert en art renommé, qui l'a informé que beaucoup de tableaux restaient en mains privées et étaient disponibles à l'achat. C'est là que Kaplan a rapidement commencé à acquérir des œuvres, en achetant "en moyenne un tableau par semaine pendant cinq ans". L'homme d'affaire croit que la force de ce génie réside dans son universalité et le message révolutionnaire caché dans son travail: "La beauté est la vérité. C'est l'humanité.
C'est notre salut". Rembrandt a vécu à une époque, le 17ème siècle, où les Pays-Bas étaient une force commerciale de premier plan, ce qui devrait résonner dans l’esprit des nombreux visiteurs chinois de l'exposition… De plus, les visiteurs sortant de l'exposition seront confrontés à un mur de tableaux légendés par une simple phrase : ‘’Méfiez-vous des richesses’’. Il s’agit d’un avertissement adressé à un pays qui lutte contre la corruption, et qui souligne le malaise spirituel lié à un matérialisme de plus en plus omniprésent dans cette nation. Le gouvernement du président Xi Jinping appréciera…