Depuis sa récente parution, "Le bal des canotiers" ne cesse de susciter les éloges. Ceux des lecteurs, d'abord, qui s'enthousiasment pour cette captivante histoire de jumelles ennemies. Ceux des critiques, ensuite, qui louent la plume de Danièle Séraphin, son style flamboyant et sensuel, la justesse de sa prose. Éloges mérités ! Ce roman paru aux éditions Complicités est effectivement une pépite littéraire, un bijou ciselé avec soin. L'un de ces Livres trop rares qui s'impriment durablement en nous, nous hantent et nous poursuivent bien après la lecture.

Si "Le bal des canotiers" n'est pas un coup d'essai, puisque Danièle Séraphin a déjà publié six romans, il est en revanche un véritable coup de maître !

Un roman qui aborde le thème de la géméllité

"Le bal des canotiers" nous conduit à Auvers-sur-Oise, village d'Île de France où Vincent Van Gogh, en 1890, se donna la mort d'un coup de revolver. C'est là que vivent Carole Grandval, artiste peintre que le succès s'obstine à fuir, et ses deux filles, Céleste et Annabelle, muses dociles dévouées à l'obsession maternelle. Bien que jumelles, les deux sœurs sont profondément dissemblables. À mesure que le temps passe, le fossé se creuse, la haine s'aiguise, des rancœurs couvent dans l'ombre. Tandis que l'une s'adonne aux plaisirs de la gourmandise, finissant par ressembler aux pâtisseries rondes et crémeuses qu'elle affectionne, l'autre cultive son insolente beauté.

Lorsque la séduisante Annabelle part pour Paris afin de devenir mannequin, Céleste s'épanouit, découvre l'amour dans les bras du jeune Hugo, et goûte enfin au bonheur. Mais un jour, Annabelle reparaît, portant en elle les germes du drame à venir...

"Le bal des canotiers" ou la valse des émotions

Anciennement professeure de danse, Danièle Séraphin imprime à ses mots une grâce aérienne, une sensualité, une élégance qui évoquent celles de danseuses au sommet de leur art.

De sa plume acérée et poétique, l'auteure explore les affres de la jalousie, les relations filiales, les travers d'une société soumise au culte du paraître. Les destins contraires de ces sœurs jumelles, opposées dans une guerre cruelle et intime, se heurtent et s'entremêlent pour tisser une toile complexe, délicate, où le lecteur se retrouve pris au piège, heureux captif de ce duel gémellaire aux allures de tragédie.

Empruntant aux codes du thriller, flirtant avec la saga familiale et le roman d'atmosphère, "Le bal des canotiers" est un livre hybride, multiple et foisonnant. Un livre habité par les présences fantomatiques de Vincent et Théo Van Gogh, dont la correspondance fait ici écho à à la relation tourmentée de Céleste et Annabelle. Danièle Séraphin est sans nul doute une étoile au firmament de la littérature contemporaine, mais certainement pas une étoile filante ! Son oeuvre sensible et profonde, en dehors des modes et, de fait, résolument intemporelle, est de celles qui sont faites pour durer.