Yeux bleus, cheveux blonds et autres caractéristiques aryennes. Gerhard Bartels était l'enfant parfait pour les affiches de propagande nazies. L'oncle de Gerhard était un ami d'Adolf Hitler. Tout cela lui a permis, à l'âge de quatre ans, de rencontrer celui qu'on surnommait le Führer, Adolf Hitler.

Gerhard Bartels : le visage des campagnes nazies

Se faire photographier aux côtés d'Adolf Hitler était un événement annuel pour Gerhard Bartels, qui n'avait que quatre ans à l'époque. Aujourd'hui, Gerhard Bartels est âgé de 83 ans. Huit décennies plus tard, il décide de parler de son Histoire et reconnaît avoir été manipulé par Hitler.

Dans les années qui ont suivi le début de la Seconde Guerre mondiale, son visage d'enfant blond aux yeux bleus est devenu celui des propagandes nazies. Affiches, cartes postales, livres et autres supports de campagne... Gerhard était partout.

A l'époque, il a été choisi car Isidor Weiss, son oncle, était un ami proche d'Adolf Hitler et son sergent durant la Première Guerre mondiale. Régulièrement, Hitler se rendait à l'hôtel bavarois d'Isidor Weiss. L'hôtel se trouvait à côté de la maison d'hôtes Alpenhof des parents de Weiss.

Gerhard Bartels qui aidait ses parents à la maison d'hôtes se souvient encore d'Adolf Hitler. « Hitler était un gangster. Les nazis m'ont utilisé à des fins de propagande. Je servait à montrer que Hitler aimait les enfants », déclare Gerhard Bartels au Daily Mail.

« Je ne pouvais pas jouer avec les autres enfants »

Gerhard Bartels se souvient qu'en 1936 ses parents lui ont demandé de porter ses plus beaux habits parce qu'il allait « rencontrer le Führer ».

« Je ne pouvais pas jouer avec les autres enfants ce jour-là. Je ne devais pas avoir de vêtements sales », se rappelle Gerhard Bartels.

« Je ne suis pas comme cela. Je voulais être avec les autres enfants », poursuit-il. Les photos de Gerhard ont été prises par le photographe personnel de Hitler, Heinrich Hoffmann. Elles ont été utilisées pour promouvoir les campagnes nazies pour l'adoption d'enfants aryens.

« Tous les dictateurs ont fait de même, de Mussolini à Staline.

On m'a aussi choisi parce que je représentais ce à quoi un bon enfant aryen devait ressembler selon Hitler », confie Gerhard Bartels. L'homme de 83 ans se souvient également qu'il devait saluer Hitler avec les mots habituels « Mein Führer Heil ». « Même si j'étais jeune, au fond, je savais que j'étais manipulé », conclut-il.