BLASTING NEWS. Que pensez-vous de l'arrivée du porte-avions Charles-de-Gaulle en Irak ?

Vincent Desportes : C'est une posture d'opportunité. Ce porte-avions doit rejoindre l'Inde. C'est sa mission. Il se trouve juste qu'après avoir traversé la mer Rouge, il passe par le Golfe persique. Mais son effet militaire est négligeable. Il permettra simplement aux marins de s'entraîner avec les Américains. Mais il n'y a pas d'apport. Il faut savoir qu'entre septembre et aujourd'hui, il y a eu 100 frappes françaises. Ça fait moins d'une frappe par jour!

Ces nouveaux avions ne vont pas rajouter grand chose. Et le rapport de force avec Daech n'est absolument pas modifié. On n'en a strictement pas besoin là-bas.

BLASTING NEWS. Son arrivée n'aurait donc qu'une valeur symbolique?

Vincent Desportes : En terme opérationnel, c'est totalement symbolique. Et tant mieux car, sinon, le coût serait faramineux. Ce n'est donc pas « le porte-avions s'en va-t-en guerre » comme le disent certains médias. Il s'agit d'une posture qui ne coûte quasiment rien car, de toutes façons, le golfe persique est sur la route du Charles-de-Gaulle. On voit bien qu'il y a une manoeuvre de justification vis-a-vis d'un porte-avions qui sert très peu. La dernière opération remonte en 2011 avec « Harmattan » en Libye.

Et encore… Là aussi, on l'avait un peu poussé. Il faut démystifier cet appareil.

BLASTING NEWS. Comprenez-vous l'effervescence autour de ce départ pour l'Irak ?

Vincent Desportes : Cela prouve que François Hollande avait raison. C'est une opération à moindre coût puisque le déplacement devait avoir lieu. Mais une fois sur place, il ne sert pas à grand chose. En revanche, la formation des soldats irakiens contre Daech, ça c'est très utile! Pour faire reculer ce groupe, c'est au sol que ça se passe.