Depuis le début de la semaine, plusieurs témoins sont venus présenter leur point de vue aux commissaires en charge d'étudier le projet de loi C-51. Cette loi antiterroriste créée par le gouvernement du Premier ministre, Stephen Harper, est sous la loupe depuis son ébauche. Plusieurs intervenants mentionnent le danger de la violation de la vie privée des citoyens par les agences de renseignements et de sécurité. Les pouvoirs accrus aux services canadiens de Renseignement et de Sécurité inquiètent plusieurs personnes dont le directeur du Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité, Jean-Pierre Plouffe.

Son organisme est le chien de garde des citoyens. Il a pour tâche de s'assurer que les agences gouvernementales respectent le droit à la vie privée des gens. « La loi C-51 augmente les pouvoirs et les ressources des agences de renseignement, mais oublie d'augmenter les ressources des entités en charge de les surveiller », a-t-il expliqué en mentionnant ne pas être certain que le comité pourrait effectuer un travail approprié.

La vie privée des citoyens est essentielle au Canada

Le commissaire à la protection de la vie privée, Michael Doucet, explique que la C-51 mettra les intervenants dans une position où « on arrivera à un seuil critique quant à notre capacité de remplir nos fonctions et raison d'un manque de ressources financières et matérielles ».

Pour lui, il est important d'augmenter les ressources des chiens de garde de la société de la même façon que l'on augmente celles des agences gouvernementales. Sans quoi, les libertés individuelles et la vie privée des citoyens sont mises en péril.

Le projet de loi C-51 propose une synergie plus grande et un partage des informations entre tous les acteurs du gouvernement afin de pouvoir identifier les sources ou les menaces d'attaques terroristes.

Cependant, les agences de contrôle qui s'assurent que la protection de la vie privée n'est pas brimée n'ont pas ce luxe. « Je dois travailler en vase clos », a expliqué M. Plouffe. Ce partage d'informations à travers l'ensemble de l'appareil gouvernemental pourrait mener à des violations de la vie privée et ce dernier veut avoir l'assurance qu'il pourra protéger les citoyens de manière appropriée. Les résidents canadiens ont démontré avec plusieurs manifestations leurs craintes à cet égard. L'homme ne veut pas les laisser tomber.