Attachez vos ceintures, le combat risque de s’étendre au-delà de notre petite planète bleue ! La proposition de création d’un ‘space corps’ a en effet été approuvée en tant que partie intégrante de la Loi sur l'autorisation de la défense nationale de 2018 (H.R. 2810). Celle-ci définit les dépenses et les ordonnances politiques pour l'ensemble du ministère de la Défense. Les fans de science-fiction risquent encore d’attendre avant de voir ce projet se réaliser, car l'idée de créer une nouvelle branche de l'armée passe très mal au Sénat, où elle ne recueille pas encore le soutien suscité à la Chambre (selon l’AFP et des médias américains).

De plus, le Sénat précise, concernant ce volet de la NDAA (National Defense Authorization Act), qu’il faudra établir un nouveau responsable de la guerre de l'information au sein du département de la Défense qui surveillerait ‘’la cybersécurité et la cyberguerre, les systèmes de lancement spatiaux et spatiaux, la guerre électronique et le spectre électromagnétique’’, selon un résumé du rapport établi à cette occasion.

Ce haut lieu du pouvoir américain devra également étendre le mandat du chef du Commandement spatial de la Force aérienne, ce qui obligerait ce dernier à occuper le poste pendant six ans (au lieu des deux à quatre années actuelles). Le responsable actuel, le général Jay Raymond, a repris ses fonctions en octobre.

Son prédécesseur, le général John Hyten, a mené le Commandement spatial pendant deux ans avant de prendre la barre du commandement stratégique durant l'automne dernier.

Les différents devraient être abordés lors de la conférence conjointe entre les deux chambres, afin de concilier les différentes versions de la législation.

Mais que réserve la suite ?

Vers la création de Marines… envoyés dans l’espace ?

Les chances de voir la proposition de Corps Spatial devenir une loi sont incertaines pour le moment, selon les observateurs américains présents à Washington. Encore faut-il s’assurer que les principaux promoteurs de Space Corps, le représentant républicain de l'Alabama Mike Rogers et le représentant démocrate du Tennessee Jim Cooper, feront partie des négociations finales de la NDAA.

De plus, cette mesure ne rencontre pas un vif enthousiasme au sein de l'administration du président Donald Trump. Celle-ci pense, pour l’instant, qu'il n'est pas nécessaire d'alourdir la bureaucratie militaire. Les défenseurs de la création d’une armée de l’espace estiment cependant que les forces militaires américaines dépendent en très grande partie des satellites, et qu’il faut donc les protéger. Mais l’armée US comprend déjà quatre branches : marine, corps expéditionnaire des Marines, air, terre. Et cela représente beaucoup de dépenses…

La semaine dernière, la Maison Blanche a d'ailleurs publié un communiqué s'adressant à la Chambre, en disant que, bien que l'organisation spatiale ait besoin d'être contrôlée, ‘’la création d'un corps d'espace séparé, cependant, est prématurée en ce moment’’.

Cela ne décourage pas le président du Comité des services armés de la Chambre, Mac Thornberry. Ce dernier a déclaré à des journalistes qu'il y aurait des discussions en cours sur l'avenir de cette force d'un nouvel ordre. ‘’Regardez l'histoire, il incombe au Congrès de faire des changements au sein du Pentagone qu’ils ne peuvent pas faire eux-mêmes’’, affirme-t-il, avant de préciser : "Nous continuerons à nous assurer que nous sommes préparés pour l'avenir".