L’avocat principal de Laurent Gbagbo, le français Emmanuel Altit a passé au crible l’un des témoins clés de Fatou Bensouda à savoir le témoin-expert P.583 qui n’est d’autre que Xavier Laroche, un gendarme français recruté pour témoigner contre Gbagbo.
L'impartialité du gendarme témoin mise à rude épreuve
Selon Me Altit, le témoignage de Xavier Laroche ne saurait être impartial. La suspicion de biais est accrue par le fait que le témoin présenté comme expert par l’Accusation a été membre de la gendarmerie nationale française, laquelle fait partie de l’offensive militaire menée contre Laurent Gbagbo lors de la crise post-électorale de 2010-2011.
« La Défense estime qu’il ne peut être attribué à P-0583 la qualité d’expert. P-0583 est un ancien fonctionnaire de la gendarmerie nationale française, un corps de l’armée française qui a combattu l’armée ivoirienne aussi bien en 2004 qu’en 2010-2011 » a révélé Me Altit dans une requête confidentielle déposée récemment sur la table des juges.
Ce qui s'est réellement passé le 11 avril 2011 dans le bunker de Gbagbo
A en croire l’avocat français, au moment où la force Licorne se livrait au pilonnage intensif de la résidence, les hommes du Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale de France s’employaient à casser le mur qui barre le passage entre la résidence présidentielle des Chefs d’Etat de Côte d’Ivoire et celle de l’ambassade de France.
Ce sont les gendarmes d’élite français qui sont entrés en premier dans la résidence présidentielle le 11 avril 2011 avant de mettre le président Laurent Gbagbo arrêts. Selon une source citée par Me Altit, les militaires français ont pénétré dans la résidence par deux endroits distincts.
Les gendarmes sont entrés en se frayant un chemin par le tunnel.
Les forces spéciales, elles, sont arrivées par le grand portail et se sont garées sur le petit parking. Ainsi l’armée et la gendarmerie sont restés à l’intérieur de la résidence présidentielle jusqu’à l’arrivée des FRCI, puis sont sortis sous une haie d’honneur. « P.583 fait partie de l’armée française, les forces françaises, en novembre 2004, tirent sur des civils ivoiriens, comme l’a admis le Procureur, et détruisent toute l’aviation ivoirienne.
En effet, ce sont les autorités françaises qui ont imposé leurs choix politiques en Côte d’Ivoire en 2010-2011 par la force de l’armée française. Ce sont les autorités françaises qui ont été le protagoniste principal de la crise post-électorale et par conséquent, éclaircir le rôle des autorités françaises est un aspect important du présent procès » a encore martelé Me Altit. Plus généralement, le fait que P-0583 ait été un membre de l’armée française, force militaire agissante principale lors de la crise de 2010-2011 devrait le disqualifier comme expert. Pour finir, dira Me Altit, le statut d’ancien membre des forces armées françaises de Xavier Laroche le disqualifie en tant qu’expert neutre et impartial.