Cela fait des semaines que ça dure, et cela ne se semble pas prêt de s'arrêter. La passe d'armes entre le président américain Donald Trump et le chef suprême nord-coréen Kim Jong-Un est désormais devenue quotidienne. Entre les essais nucléaires à répétition de l'un et les appels aux sanctions surréalistes de l'autre, le monde pourrait bien être en passe de vivre sa pire crise depuis la guerre froide et les fameux missiles de Cuba.
Des tirs de missiles balistiques au test d'une bombe H en passant par la possible miniaturisation d'un engin nucléaire, l'avancée de la technologie militaire du régime de Pyongyang effraie l'Amérique et ses alliés d'Asie.
Le leader nord-coréen se dit en effet être prêt à tout pour assurer la sécurité et l'indépendance de son pays, quitte à froisser quelques égos au passage.
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La Corée du Nord de Kim Jong-Un toujours soutenue par la Chine
Si à la suite du nouvel essai nucléaire que vient de réaliser Pyongyang, le ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi a appelé à une réaction immédiate du Conseil de sécurité de l'ONU, la Corée du Nord n'en demeure pas moins un allié capital pour Pékin.
En effet, la perspective d'un renversement du pouvoir en place pour une réunification des deux Corées sous une bannière pro-occidentale est insupportable aux yeux du régime chinois.
Pas question donc pour la Chine de lâcher son encombrant allié, mais plutôt un renforcement de l'appel à la table des négociations.
La Russie met en garde Donald Trump contre l'usage de la force
Pour Vladimir Poutine qui s'exprimait en marge d'un forum économique à Vladivostok, la "surenchère militaire" à laquelle se livre l'administration américaine n'aura pas pour effet de calmer cette crise.
Il estime tout au contraire qu'elle ne sert qu'à conforter le régime nord-coréen dans sa position de chercher à se défendre contre l'ennemi en poursuivant le renforcement de ses programmes nucléaires et balistiques.
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Et d'ailleurs, face à la demande des États-Unis d'interdire toute exportation de produits pétroliers et gaziers en Corée du Nord, le président russe prévient Donald Trump qu'il est "impossible de les effrayer".
Selon lui, la proposition d'une levée des sanctions qui pèse sur la Corée du Nord en échange d'un abandon pure et simple de toutes velléités d'armement nucléaire est perçu à Pyongyang comme une "invitation au cimetière". Aucune chance donc pour qu'elle soit acceptée.
Au final, il est difficile de prédire si la ligne rouge sera franchi avec face à face un leader nord-coréen exalté et un président américain aussi inexpérimenté qu'imprévisible. Le conflit n'était profitable à personne, il faudra peut-être à terme se résoudre à reconnaître le régime nord-coréen comme une puissance nucléaire, ce qui signerait une victoire pour Kim Jong-Un.