Avec plus d'un an d'avance, les législatives au Japon se tiennent aujourd'hui et malgré des scandales à répétition, le chef du gouvernement Shinzo Abe semble avoir remporté son pari. La coalition formée par le Parti libéral-démocrate (PLD, droite) de Shinzo Abe et le parti Komeito (centre-droit) devrait gagner plus de 300 sièges sur les 465 qui constituent la chambre basse, selon les sondages de sortie des bureaux de vote diffusés après 20h00 heure locale (13h00 française).
Arrivé au pouvoir en 2006 pour une petite année au terme de laquelle il avait jeté l'éponge pour cause de stress et surmenage, c'est réellement en 2012 que Shinzo Abe a regagné son poste pour ne plus le quitter, et ce, peut-être jusqu'en 2021, si la victoire du parti conservateur est confirmée.
En terme de longévité, ce nouveau mandat à la tête de la troisième puissance mondiale ferait de lui le premier homme japonais à rester aussi longtemps à la même fonction.
Les électeurs appelés aux urnes ont dû braver des pluies torrentielles et l'arrivée imminente d'un violent typhon pour donner à nouveau leur voix à leur chef d'Etat actuel. Sur les 100 millions de japonais en âge de voter seuls 21 millions d'électeurs se sont déplacés. Malgré le fait, qu'au Japon, il soit possible de voter plusieurs jours en avance, c'est un record d'abstention pour l'Empire du soleil levant !
Quand précipitation rime avec victoire
C'est avec une opposition en ballotage et les nombreuses menaces de Pyongyang que Shinzo Abe a décidé, le mois dernier, d'anticiper les élections.
Lors de sa campagne, il n'a eu de cesse de vanter sa politique économique qu'il a lui-même baptisée "Abeconomics". Profitant également d'une menace extérieure importante avec la Corée du Nord qui multiplie les essais nucléaires, le contexte était idéal pour redonner un nouvel élan à sa politique et raviver l'entrain de ses électeurs.
Bien que son programme économique n'ait pas encore permis au Japon de sortir de la déflation qu'il combat depuis les années 90 et que Fukushima plane encore au-dessus des têtes, la stratégie des conservateurs a été plus que payante pour abattre une opposition affaiblie et morcelée. Peu des partis opposants ont réussi à tirer leur épingle du jeu à part le Parti de l'Espoir dirigé par le gouverneure de Tokyo. Une mince victoire avec seulement 50 sièges recueillis. La voie pour Shinzo Abe est maintenant royale.