Prés de trois quarts des réfugiés qui reviennent en Afghanistan sont contraints de repartir. Ce sont les résultats d'une enquête du Conseil Norvégien pour les Réfugiés (Norwegian Refugee Council - NRC) qui souligne en outre que les dispositifs d'accompagnement et d'assistance sociale mis en place par les autorités et les organisations non gouvernementales ne permettent pas de réduire le nombre de départs des familles.

L’enquête commanditée par le NRC en collaboration avec le Centre de Surveillance des Déplacements Internes (Monitoring Displacement Internal Council) arrive quelques jours après l'attaque au siège de l'ONG Save The Children dans la ville de Jallalabad, un attentat qui a fait 26 morts et obligé l'organisation de fermer ses locaux.

Des politiques de renvois dangereuses

Les résultats de L’enquête montrent que 72% des familles des réfugiés qui sont renvoyés en Afghanistan ont été contraints pendant l'année 2017 de changer de lieu de résidence au moins deux fois et ce à cause de la situation sécuritaire dans le pays. Jan Egland, secrétaire général du NFC reproche en effet dans une déclaration relatée par le journal The Guardian aux autorités Norvégiennes, britanniques, pakistanaises et iraniennes (premiers pays en termes de nombre de réfugiés Afghans accueillis) leurs politiques sur la question du renvoi des réfugiés, des politiques qu'il a qualifié de "dangereuses" sur la vie des réfugiés obligés de revenir dans un Afghanistan ou les attentats terroristes sont en hausse.

Le NFC souligne également que l'idée qui consiste à considérer que la situation sécuritaire en Afghanistan s'est stabilisée et qu'il devient par conséquent sans risques pour réfugiés de "revenir chez eux est une idée fausse" compte tenu des conclusions de l'enquête qui a permis de montrer que la plupart des familles qui prennent la décision de repartir le font pour "des raisons liées à l'insécurité".

En effet, pendant l'année 2017, l’Angleterre, ainsi qu'un certain nombre de pays européens ont fait l'objet de plusieurs accusations critiquant le nombre important de renvois des demandeurs d'asile afghans dans une période pendant laquelle le pays connaissait de grandes vagues de violence. Selon la même enquête, le nombre des demandes d'asile acceptées émanant des migrants afghans est en baisse malgré le classement du pays en zone de « conflit actif » par les Nations Unies.