Volodymyr Zelensky a débuté hier mercredi 8 février une tournée européenne à Londres et à Paris avant de rejoindre Bruxelles jeudi. Il s'agit du deuxième déplacement du président ukrainien à l'étranger depuis le début du conflit, le 24 février 2022. Il s'était précédemment rendu aux États-Unis au cours du mois de décembre dernier. L'Ukraine a besoin d'armes supplémentaires et surtout d'avions de combat et "très vite". C'est le message que n'a cessé de répéter Zelensky à Londres et à Paris. À Westminster, le dirigeant ukrainien s'est adressé au Parlement britannique.

"Nous savons que la liberté va l'emporter, nous savons que la Russie va perdre", a-t-il particulièrement déclaré.

Des avions de combat et "rapidement"

Arrivé à Paris dans la soirée du mercredi 8 février, le dirigeant ukrainien a encore demandé à Emmanuel Macron et à Olaf Scholz des avions de chasse au "plus tôt". Le président français et le chancelier allemand ont réaffirmé leur soutien, sans pour autant avancer de nouvelles aides militaires. À Bruxelles jeudi matin, le drapeau de l'UE tenu à la main, Zelensky a prononcé un discours devant le Parlement européen au cours d'une séance plénière extraordinaire convoquée pour l'occasion.

Aux propos du président ukrainien, "Nous devons défendre l'Europe face aux forces les plus anti-européennes", la présidente du Parlement européen Roberta Metsola a répondu : "Nous resterons à vos côtés tant que cela sera nécessaire".

Invité d'honneur au sommet des 27

Après le Parlement européen, le président ukrainien est attendu également ce jeudi à Bruxelles en invité d'honneur d'un sommet des 27 où il devrait encore défendre la cause de son pays. Il faut bien rappeler que mercredi, à Paris, Emmanuel Macron et Olaf Scholz n'ont pas manifesté l'enthousiasme attendu devant Volodymyr Zelensky sur cette demande pressante d'avions de combat, alors que le Premier ministre britannique Rishi Sunak avait, hier à Londres, semblé être plus ouvert à cette requête.

Concrètement, le chancelier allemand s'est limité à assurer que les alliés soutiendraient l'Ukraine, notamment militairement, "aussi longtemps que nécessaire". Le président français, quant à lui, a confirmé la volonté de la France de poursuivre "l'effort" de "livraisons de matériel de défense".

Volodymyr Zelensky très pressé

Pour le président ukrainien, "le moment est crucial et on ne peut attendre", a-t-il précisé durant son voyage tenu secret jusqu'au dernier moment.

Les autorités ukrainiennes s'inquiètent des avancées récentes de l'armée adverse dans le Donbass et craignent une offensive d'ampleur déjà décidée par le ministère russe de la Défense pour les prochaines semaines.

Mais, il semble pour l'instant que les dirigeants occidentaux soient réticents quant à la livraison d'équipements militaires lourds, particulièrement d'avions de chasse, par crainte d'une escalade incontrôlable du conflit. Il est à noter que les Américains et les Allemands ont accepté au cours du mois de janvier de fournir des chars lourds à Kiev après de longues tergiversations.

Une situation compliquée sur le terrain

Loin de Bruxelles, sur le terrain, les combats font rage dans le Donbass et les offensives ukrainiennes se sont soldées par des échecs.

Les Russes prennent l'initiative et avancent devant des Ukrainiens qui se repositionnent continuellement. Des luttes acharnées au sol opposent encore les deux camps alors que Kiev prévoit une offensive massive des forces russes vers le 15 février.

Par anticipation, les Ukrainiens essayent d'établir un nouveau plan sur 2 axes, afin de contrer cette offensive :

- Une première ligne de défense, délimitée par les localités de Kriva Luka-Nikiforievka-Chasiv Yar à l'ouest de Soledar avec 13 Brigades dont 2 brigades de chars et 2 brigades de réservistes territoriaux, soit un total de 30 000 hommes. Ce sont des troupes très expérimentées au combat et lourdement armées.

- Une deuxième ligne Stari-Karavan-Sloviansk-Kramatorsk est en cours de préparation.

Les Ukrainiens espèrent maintenir celle-ci jusqu'en avril, date à laquelle ils commenceront à recevoir l'afflux massif de chars, d'obusiers et de matériel de combat d'infanterie promis par l'Occident.