Le président américain Joe Biden s'est adressé à la nation ce lundi 13 mars à partir de la Maison Blanche pour rétablir la confiance et répondre aux inquiétudes des américains et du monde de la finance après l'effondrement simultané de la Silicon Valley Bank (SVB) et la Signature Bank (SB).
"Les Américains peuvent être certains que le système bancaire est sûr [...] Vos fonds seront là quand vous en aurez besoin '', a déclaré Joe Biden lors de cette conférence de presse assurant que les contribuables ne seront pas mis à contribution alors que les préoccupations se sont accrues sur une possible extension de la crise.
Rétablir la confiance
Le président américain doit alimenter le principe essentiel des marchés: la confiance contre la débâcle des deux institutions. L’effondrement soudain de la SVB, proche des milieux technologiques, a débuté jeudi 9 mars dernier avec une chute de 60% de ses actions et la perte de 1,8 milliard de dollars après une vente à perte de ses investissements.
Vendredi, les autorités américaines ont d'abord mis sous tutelle la SVB et saisi ses dépôts ainsi que la SB dans la foulée. Une autre banque, la Silvergate qui avait déjà annoncé sa liquidation depuis une semaine a été également saisie.
Une situation qui ravive de mauvais souvenirs. Il s'agit en effet déjà, de la plus grande faillite bancaire américaine depuis la crise financière de 2008 et la deuxième plus importante jamais enregistrée aux États-Unis.
Protéger les dépôts
Les régulateurs américains pour endiguer cette crise et empêcher sa propagation, ont pris la décision de protéger les dépôts des banques concernées pour garantir une certaine stabilité sur le marché. Une série de mesures a été également annoncée ce dimanche 12 mars pour indemniser tous les déposants des institutions mises en cause.
La clientèle doit d’abord être en confiance pour éviter la contagion générale.
En outre, la banque centrale américaine (Réserve Fédérale : Fed) s'est dite en mesure de prêter les fonds nécessaires aux banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits. Le président américain Joe Biden a également déclaré lors de la conférence d'hier lundi que "les clients auront accès à leur argent dès aujourd'hui.
Cela inclut les petites entreprises à travers le pays qui y ont des comptes et qui doivent faire leur paie, payer leurs factures et rester ouvertes aux affaires", assurant que les contribuables ne subiraient pas de pertes.
Mais, si les dépôts bancaires seront protégés, les investisseurs ne le seront pas selon le président américain: "ils ont consciemment pris des risques et quand le risque ne paie pas, les investisseurs perdent de l'argent." C'est comme ça que fonctionne le capitalisme", a-t-il ajouté.
La peur de la contagion
Les autorités veulent à tout prix éviter une panique sur les marchés et des retraits en masse des déposants. Pour remonter aux raisons de cette crise, il faut noter que la débâcle de SVB et les perturbations dernièrement constatées dans le système bancaire américain proviendraient à la base, du relèvement des taux d’intérêt décidé dernièrement par la Réserve Fédérale américaine pour faire face à l'inflation.
Cette décision a incité les déposants à replacer leur fonds dans des produits financiers mieux rémunérés et rapportant le maximum de bénéfice aux dépens des institutions du secteur bancaire. Des retraits bancaires en masse qui ont eu raison de la SVB, de la SB et de la Silvergate, moins importante et peu connue pour ses activités dans la cryptomonnaie.
Des conséquences à l'international ?
Ces annonces n'ont toutefois pas empêché les principales places financières d'ouvrir en baisse ce lundi matin. En Allemagne, les autorités financières ont assuré que la faillite des banques américaines ne constituait "pas une menace pour la stabilité financière" du pays. Le ministre français de l'Economie Bruno le Maire a lui aussi déclaré qu'il ne "voyait pas de risque de contagion" en France.
Londres par contre a rapidement trouvé acheteur et a cédé la branche britannique de SVB au groupe bancaire londonien HSBC avec des garanties d'accès immédiat aux dépôts et aux différents services bancaires. Parallèlement, les autorités américaines ont mis aux enchères SVB avec l'objectif de trouver rapidement un acquéreur.
Un défi électoral
Cette situation ne va certainement pas manquer d'affecter l'actuel mandat de Joe Biden et ses chances pour un second si des mesures politiques encore plus énergiques ne sont pas décidées afin de stopper cette hémorragie. "Nous ne nous arrêterons pas là" et "nous ferons tout ce qui est nécessaire", a-t-il encore assuré ce lundi.
Le président américain compte en effet, bien proposer au Congrès de “renforcer” la régulation bancaire. Un durcissement du système qui avait été déjà instauré en 2008 en réponse à la dernière crise mais allégé par la suite par Donald Trump.