Une sorte de mea culpa présidentiel. Le Président de la République a officiellement annoncé renoncer à un second mandat. Si cette décision a été accueillie par une grande déception du côté des 'Hollandais', le reste de la classe politique, y compris à gauche, s'est montré satisfait. Chez les frondeurs, d'abord, Benoît Hamon, candidat à la présidentielle, avait multiplié les appels solennels au Président, lui demandant au moins de passer par la primaire. Il ne pouvait donc que se réjouir de la capitulation d'un homme qui signifiait désormais la division de la gauche, et en a profité pour rappeler son souhait de rassemblement : "François Hollande ne pouvait plus rassembler son camp, il en a tiré la conséquence avec humilité et lucidité." Arnaud Montebourg, lui, a été plus sévère en s'attaquant au bilan du quinquennat : il a affirmé que le renoncement de Hollande n'était pas "l'échec d'un homme (mais) l'échec d'une politique qui n'a pas redressé le pays et qui a disloqué la gauche.".
Il a par ailleurs renouvelé les formules de respect à l'égard de son ancien chef, en tant que ministre, car la décision était en effet difficile à prendre.
Même dans les rangs de l'opposition, on a applaudi ce choix en respectant l'homme pour sa conclusion lucide sur le quinquennat. Ainsi, Christian Estrosi, ancien soutien de Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite, a salué la "dignité du geste." Bien entendu, la droite a tenu à rappeler pourquoi ce renoncement était nécessaire, et a frappé un François Hollande déjà à terre : François Fillon a souligné "l'échec" de la politique hollandaise, ainsi que la "pagaille politique et la déliquescence du pouvoir" auxquelles ce dernier a mené. On n'est pas plus tendre du côté des perdants de la primaire de la droite, avec Nathalie Kosciusko-Morizet qui a rappelé que, de toute façon, les Français ne voulaient plus de François Hollande et de sa politique.
Des mots plus durs du côté des extrêmes
Jean-Luc Mélenchon, candidat de la 'France Insoumise' soutenu par l'extrême-gauche, ne peut que sauter de joie à cette nouvelle. Néanmoins, il a tenu à en rajouter sur le bilan hollandais, affirmant qu'il était seul responsable de cet échec aujourd'hui : "La déclaration de François Hollande est un énorme aveu d'échec.".
De même, l'anticapitaliste Philippe Poutou s'est réjoui de cette nouvelle en évoquant un bilan similaire de la droite : "Les classes populaires n'ont rien de bon à attendre des candidats de droite, d'extrême-droite et de la gauche libérale.". A l'opposé du jeu politique, le Front National a tout de même salué le courage du chef de l'Etat dans cette décision, avant de charger.
Florian Philippot, vice-président du parti, a tenu à souligner qu'il ne servait à rien de se réjouir de cette nouvelle si on faisait élire les mêmes en 2017 : "2 présidents de la République hors course en 2 semaines. A quoi cela servirait-il de faire courir leurs doublures, leurs seconds ?" Bref, les réactions sont mitigées, mais chacun tient, de sa manière, à récupérer cette décision pour se mettre en position de force.