« Il faut changer d’homme. Il faut avoir l’honneur de le faire ». Des propos forts, tenus par Alain Houpert, député les Républicains, ce mardi matin sur LCI. Une déclaration qui symbolise le malaise grandissant à droite, notamment parmi les parlementaires. Plusieurs d'entre eux, à tendance sarkozyste, ont d'ailleurs rencontré le candidat Les Républicains ce mardi, après que celui-ci soit revenu de son séjour de plusieurs jours dans l'Outre-Mer. Ces parlementaires avaient l'intention de faire part à François Fillon des difficultés rencontrées depuis le début de l'affaire des emplois présumés fictifs.

George Fenech, député du Rhône, jugeait même récemment qu'il était impossible de faire campagne dans le climat actuel. Les sondages, avec un François Fillon en forte baisse, traduisent dans les chiffres le malaise palpable sur le terrain. Mais lors de cette réunion organisée mardi, c'est l'ancien premier ministre qui a pris la parole... et ne l'a pas lâché, jusqu'à gagner cette bataille.

François Fillon refuse de s'effacer

« J’ai constaté qu’il n’y avait pas de solution alternative meilleure, et que le retrait aujourd’hui de ma candidature créerait une crise majeure », a notamment expliqué François Fillon aux parlementaires, leur assurant d'avoir discuté de la question avec Alain Juppé et Nicolas Sarkozy.

Aujourd'hui, la détermination de François Fillon est limpide : il ira jusqu'au bout. Il a même rejeté l'idée d'un bureau Politique visant à discuter de sa candidature, une idée émise par Georges Fenech. Le député du Rhône a d'ailleurs rapidement retiré cette proposition ce mardi suite à cette entrevue. Pas de plan B donc, au grand dam des parlementaires présents, qui vont devoir continuer à faire campagne dans un climat compliqué, et pour un candidat en forte baisse dans l'opinion.

L'ancien premier ministre a tenu cependant à rassurer les hommes présents, leur confiant que sa candidature dispose d'un bloc d’électeurs solide, fiable, contrairement à celui plus friable d'Emmanuel Macron.

Un déjeuner François Fillon - Nicolas Sarkozy

Victime de harcèlement médiatique et judiciaire, selon ses dires, François Fillon a tenu à mettre les choses au point : il ne veut pas non plus d'un harcèlement parlementaire venant de son propre camp.

Pour le moment, la fronde des parlementaires Les Républicains se heurte donc à l'entêtement de François Fillon. Mais cela peut-il durer ? L'ancien premier ministre semble croire en son destin, fort du résultat obtenu lors de la primaire de la droite et du centre. Ce mercredi, le candidat doit déjeuner avec Nicolas Sarkozy. L'ancien président de la République va-t-il soutenir François Fillon ? Ou au contraire le convaincre de se retirer ? Et si c'était le cas, pour quel plan B ? A un peu plus de deux mois du premier tour de l'élection présidentielle, la droite est dans le flou complet... pour le plus grand plaisir de Marine Le Pen, qui poursuit sa progression dans les sondages en siphonnant un nombre croissant d’électeurs des Républicains.