Une semaine que le scandale Fillon a éclaté, depuis les articles du Canard Enchaîné. Ce journal a en effet révélé que la femme du candidat de la droite à la présidentielle avait bénéficié d'un emploi d'assistante parlementaire grâce à son mari député. Rien d'illégal, les députés et sénateurs ont tout à fait le droit d'employer comme assistant des membres de leur famille. Le problème, c'est que la femme de François Fillon a été rémunérée avec de l'argent public alors même que le travail qu'elle a fourni pour son mari n'est pas avéré. Cette déclaration fait tâche, surtout quand on sait que le candidat de la droite est le plus dur en matière de coupes budgétaires pour l'Etat.
Il promet en effet de faire des économies sur les dépenses publiques en supprimant notamment 500 000 emplois de fonctionnaires. Or, sa femme aurait touché plus de 800 000€ de dépenses publiques sans que son travail ne soit avéré. Pire, même ses enfants auraient bénéficié de plus de 80 000€ en tant qu'assistants alors que monsieur Fillon était sénateur et qu'ils étaient encore étudiants en droit.
Un coup pour la prétendue honnêteté de François Fillon
L'ancien Premier ministre avait fondé sa campagne, lors de la primaire de la droite, sur le fait qu'il était l'un des seuls candidats à avoir un casier judiciaire vide, et à ne jamais avoir été mis en examen - contrairement à Nicolas Sarkozy, par exemple.
Ainsi, il s'était posé comme candidat de l'honnêteté et de la sincérité, de la franchise envers les Français. Or, ce scandale de corruption met à mal l'image qu'il avait voulu se forger, et par-là même rend caduc le résultat de la primaire. En effet, il a sans doute été élu sur sa franchise et sa sincérité. Donc, que faire maintenant que le monde réalise qu'il n'échappe pas, lui non plus, à la règle générale des élus de la droite ?
Rappelons-le, lors de la campagne de la primaire, il avait martelé face à ses adversaires tels que Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé : "Je ne me serais jamais présenté si j'avais été mis en examen." Peut-il vraiment donner des leçons de conduite alors qu'il n'est lui-même pas irréprochable ? A suivre.
Le rassemblement de la droite derrière Fillon menacé
Officiellement, presque tous les élus de droite confirment qu'ils continueront de soutenir François Fillon malgré cette affaire. En coulisses, c'est plus compliqué. Surtout pour les opportunistes qui n'attendaient que la mort politique de monsieur Fillon pour pouvoir le remplacer. Des rumeurs courent, notamment sur Mediapart, que Nicolas Sarkozy serait prêt à un grand retour, pour servir en tant que plan B. Néanmoins, les parlementaires démentent cette information. Alain Juppé, quant à lui, refuse de servir de plan B. Or le temps presse : l'élection présidentielle avance à grands pas, et si on ne trouve pas immédiatement un remplaçant à l'ancien Premier ministre, il n'en aura que moins de temps pour faire campagne. Bref, la droite est fortement affaiblie pour la présidentielle, ce qui donne plus d'ambitions à ses adversaires : Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, Emmanuel Macron et Marine Le Pen.