François Fillon sera donc le candidat Les Républicains lors de l'élection présidentielle 2017. Devant la presse, Alain Juppé a rejeté tout plan B lundi, poussant le comité Politique du parti de droite à conforter le vainqueur de la primaire de la droite et du centre « à l'unanimité ». Fillon maintenu après un week-end réussi pour lui, le centre est sans doute le plus grand perdant de la journée de lundi. Le 1er mars dernier, Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, se mettait en retrait de la campagne de François Fillon, avant de lui retirer son soutien.

Lagarde excluait alors que Fillon soit le candidat du rassemblement, et militait alors pour un remplacement de Fillon par Juppé... une idée tombée à l'eau lundi. Le parti du centre va donc réunir son bureau exécutif ce mardi à 19 heures, afin de décider de la marche à suivre. Mais quelle que soit la décision prise lors de ce rendez-vous, l'UDI est tiraillé et prêt à exploser.

Tiraillé entre Fillon et Macron pour la présidentielle

En effet, alors que la frange menée par Jean-Christophe Lagarde penche désormais vers un soutien à Emmanuel Macron, celle d'Hervé Morin est toujours derrière François Fillon. Un parti coupé en deux, au milieu duquel se trouve Jean-Louis Borloo, « vraiment pas dans le jeu politique », comme le confie ce dernier au Monde.

« Y a-t-il une majorité possible et laquelle ? Peut-on encore dire aujourd’hui que c’est la droite et le centre ? A bien des égards, ça me semble difficile », se désole l'ancien ministre du gouvernement dirigé par François Fillon. Jean-Louis Borloo avait même été évoqué par plusieurs leaders du centre comme un recours pour former un ticket en compagnie d'Alain Juppé.

Une idée rapidement balayée. L'ancien maire de Valenciennes appelle de ses vœux « une recomposition politique entre des forces de gauche modernes et une droite progressiste », et va même plus loin : « selon moi, mardi soir, l’UDI aura vécu ».

Un recours Borloo pour la présidentielle ?

Invité de RTL ce mardi matin, Jean-Christophe Lagarde aurait d'ailleurs aimé que Jean-Louis Borloo se présente en candidat du centre.

Une idée à laquelle personne ne croit vraiment du côté de l'UDI. Surtout, le président du parti du centre ne décolère pas face à cette situation confuse. « Nous sommes en train d'écrire la défaite d'une élection non perdable », assure-t-il. « Au lieu de se concentrer sur le projet construit, on a une forme d'obstination, de jusqu'au boutisme d'un candidat qui sait très bien qu'aujourd'hui il ne peut plus parler aux Français ». Tiraillé, l'UDI est conscient que cette situation peut aussi mettre en danger le parti en vue des législatives, alors que des accords avec LR ont été passés. Jean-Christophe Lagarde se dit d'ailleurs conscient des difficultés pour son parti, comme il la confié au micro de RTL.

« Faisons le tour de nos dirigeants. Quelques uns iront derrière François Fillon, une partie chez Emmanuel Macron et les autres considéreront que cette campagne présidentielle perdue n'a plus d'intérêt ».