Et un soutien de plus, un ! Ce mercredi, c'est Bertrand Delanoë qui a apporté son soutien à Emmanuel Macron en vue de l'élection présidentielle. L'ancien maire socialiste de Paris l'a révélé au micro de France Inter. « Le candidat qui se rapproche le plus de mes convictions de socialiste, réformiste, Européen, réaliste, c'est Emmanuel Macron. Je n'appartiens pas à « En Marche ! », je n'appartiens pas à l'équipe d'Emmanuel Macron, je l'aiderai dans la liberté », a expliqué Bertrand Delanoë, souhaitant « donner le maximum de force au premier tour au candidat qui peut battre Madame Le Pen.

Peut être que dans deux mois l'idéologie et les méthodes de l'extrême droite dirigeront la France, ça me hante ». Ce serait donc avant tout un « vote utile » plus qu'un vote de conviction, l'ancien maire de Paris préférant éviter un deuxième tour opposant le candidat du Front National à celui des Républicains.

Benoît Hamon en perte de vitesse

Et Benoît Hamon dans tout ça ? On aurait pu imaginer que Bertrand Delanoë, qui garde une très belle cote auprès des sympathisants socialistes, se prononce en faveur du candidat PS. Mais, toujours sur France Inter, l'ancien premier magistrat de la capitale a tenu à mettre les choses au point, considérant le programme de Benoît Hamon « dangereux parce qu'il ne rassemble pas la gauche et parce qu'il est philosophiquement, dans le rapport au travail, dans le rapport à l'Europe, pas en mesure de produire du progrès social ».

Une position sur laquelle Delanoë est en divergence avec Anne Hidalgo, actuelle maire de Paris, qui a apporté son soutien au candidat du PS. Mais les propos de Delanoë sont un nouveau coup dur pour l'ancien ministre de François Hollande, dont la campagne peine à décoller depuis sa victoire à la primaire de la Belle alliance populaire.

Au sein du Parti Socialiste, beaucoup lui reprochent notamment un accord bien trop généreux en vue des législatives avec l'écologiste Yannick Jadot.

Emmanuel Macron héritier de François Hollande ?

Pour Emmanuel Macron en revanche, la dynamique est belle et bien au rendez-vous. Dix jours après avoir conclu une alliance avec François Bayrou, le candidat du mouvement « En Marche !

» continue de ratisser large en obtenant le soutien de personnalités de gauche, à l'image de Bertrand Delanoë ou de Daniel Cohn-Bendit. La gauche semble d'ailleurs de plus en plus tentée par l'ancien ministre de l’Économie, y compris au sein du gouvernement actuel. Stéphane Le Foll et Jean-Yves Le Drian, proches de François Hollande, pourraient prochainement se déclarer en sa faveur. Des soutiens de poids, mais aussi un problème pour Emmanuel Macron, qui ne veut surtout pas passer pour l'héritier de l'actuel Président de la République. Obtenir le soutien de personnalités politiques installées quand on prétend incarner la rupture, cela passe mal... et c'est justement sur ce paradoxe que l'attaquent désormais le Front National et Les Républicains, qui ne mâchent plus leurs mots envers un Emmanuel Macron qu'ils jugent héritier du quinquennat de François Hollande.