Telle une série télévisée bien rodée à la "House of cards", à chaque jour son rebondissement dans l'affaire Fillon. Voilà qu'à peine une journée passée suite au renoncement amer d'Alain Juppé, qu'on apprend une fois de plus de la part du Canard enchaîné un dossier sur les finances du candidat décrié de la Droite. En effet, dans sa conférence de presse, celui qui apparaissait comme un plan B plausible a jeté l'éponge en faisant un constat lucide sur le besoin de renouvellement de la classe Politique puis surtout en dénoncant l'enfermement et l'obstination de François Fillon.

L'intéressé n'en a que faire et continue de tracer sa route envers et contre tout. Il continue d'ailleurs sa stratégie offensive en appelant tous les centristes qui ont fait désertion à revenir dans son camp. "La meilleur défense c'est l'attaque", comme on dit.

François Fillon n'a décidément aucun répit dans cette campagne

Voilà maintenant, qu'on apprend qu'il aurait obtenu un prêt non déclaré de 50,000 euros par l'homme d'affaire Marc Ladreit de Lacharrière en 2013. Cet homme est administrateur de grands groupes tel que Casino, L'Oréal, et cetera. Fillon a bien confirmé cette information mais en esquivant totalement les questions en qualifiant tout cela de non-sujet. Il aurait tout bonnement oublié de déclarer cette somme à l'époque.

Les explications sont pour le moins confuses. Il a déclaré avoir remboursé cette somme mais pas plus d'informations sur la date et les conditions de remboursement. Puis concernant son opération de communication d'il y a quelques jours en rendant publique son patrimoine à la Haute autoritée pour la transparence de la vie publique, il répond qu'il a tout simplement pas jugé utile de mentionner ce prêt.

Pourtant pour le citoyen français moyen, on peut objectivement estimer que 50,000 euros n'est pas une somme dérisoire. On ne peut évidemment pas présumer de sa culpabilité, mais cette épisode démontre une fois de plus la déconnexion entre le peuple et ses élites. M. Fillon continue donc de minimiser les faits en restant sur le plan juridique et en invitant les français à choisir leur candidat sans se soucier de ce que peuvent raconter les médias.

"Je suis candidat devant le peuple français. C'est le peuple français qui décide, c'est personne d'autre. L'élection présidentielle, c'est pas l'élection à la présidence du conseil départemental." Rappelons que le candidat des Républicains dénonçait le 1er mars notamment un "assassinat politique" après avoir reçu sa convocation en vue d'une éventuelle future mise en examen. Des mots forts qui ont divisé son camp, mais il semble avoir repris la main après le retrait définitif de Juppé et la manifestation du Trocadéro. D'ailleurs le rendez-vous à trois prévu initialement en début de semaine avec les ténors Nicolas Sarkozy et Alain Juppé a été sans surprise annulé.