Après Les Républicains, c'est aujourd'hui au tour du parti Socialiste de se déchirer. Benoît Hamon se sent de plus en plus seul dans sa campagne électorale, et les sondages ne le créditent que d'environ 15% au premier tour, qui aura lieu dans seulement 42 jours. Ce matin en effet, Le Figaro a publié un communiqué dans lequel une partie de l'aile droite du PS, qui s'est réunie le 7 Mars, annonce son soutien à Emmanuel Macron.
Le texte, qui devrait être rendu public vendredi, "circule actuellement parmi une quarantaine de députés". Il est de l'initiative du pôle dit 'des Réformateurs' du parti, un courant mené aujourd'hui par Christophe Careshe (député de Paris) et Gilles Savary (Gironde).
Intitulé "pourquoi nous soutenons Emmanuel Macron", le communiqué tire à boulets rouges sur la campagne de Benoit Hamon, candidat officiel de leur parti. Selon eux, l'ancien ministre de l'Education de Manuel Valls prend "à contre-pied" les orientations du gouvernement sortant qu'ils défendent depuis cinq ans, et dont la ligne est plus proche de celle d'Emmanuel Macron.
INFO LE FIGARO - Les "Réformateurs" du PS sont en train de signer une tribune de ralliement à Macron. pic.twitter.com/iIQyi25il5
— Marcelo Wesfreid (@mwesfreid) 9 mars 2017
Lutter contre le FN
Autre argument utilisé par ces 'frondeurs' de l'aile droite : la lutte contre l'arrivée de Marine Le Pen et du Front National au pouvoir. En effet, tous les sondages indiquent que c'est Emmanuel Macron qui serait qualifié pour le second tour face à la présidente du FN, depuis que François Fillon est embourbé dans des enquêtes judiciaires.
Selon Christophe Caresche et Gilles Savary, "la candidature d'Emmanuel Macron peut rassembler largement les Français au-delà de clivages ressentis comme de plus en plus inopérants" par la population. Plutôt que de social-libéralisme, ils préfèrent parler de social-réformisme, et défendent les traités signés par l'Union Européenne.
Enfin, dans une dernière pique dirigée contre Benoit Hamon, ils rejettent toute démarche politique vers les idées de la gauche radicale, et prennent pour exemple la naissance de Die Linke en Allemagne, ou de Podemos en Espagne, "qui n'ont abouti qu'à maintenir les droites au pouvoir dans ces pays".
Des sondages de plus en plus favorables
Par ailleurs, les "réformateurs" du PS ont été confortés dans leur choix ce matin, après la publication des résultats d'un sondage Harris Interactive pour France Télévisions. Emmanuel Macron arrive en tête avec 26%, et dépasse Marine Le Pen, créditée de 25%. Le leader d'En Marche gagne ainsi 5 points en une semaine, depuis le ralliement de François Bayrou à sa campagne. Il l'emporterait ensuite au second tour, avec 65% des voix, contre 35% attribués à la présidente du FN. A leur gauche, Benoit Hamon (13%) et Jean-Luc Mélenchon (12%) perdent un point chacun, pendant que François Fillon plafonne à 20%.
Enfin, il n'est pas certain que la totalité des députés socialistes mentionnés dans l'envoi du communiqué finissent par le signer.
Rappelons que les membres du PS avaient juré qu'ils soutiendraient coûte que coûte le vainqueur de leur primaire. Certains souhaiteront donc certainement s'en tenir à leur promesse. De son côté, Benoit Hamon n'y voit qu'une course "aux places au chaud" en cas de victoire d'Emmanuel Macron le 7 Mai prochain.