On le sait depuis ce mercredi, le remaniement ministériel tant attendu n'interviendra pas avant vendredi. En effet, le président de la République se trouve actuellement en Arménie pour le sommet de la Francophonie. Hors de question donc d'annoncer la nomination d'un (de) nouveau(x) ministre(s) si Emmanuel Macron ne se trouve pas sur le territoire.

Alors qu'habituellement, les remplacements de ministres remerciés ou démissionnaires sont effectués rapidement, l'exécutif français élu en 2017 prend désormais son temps. Pour certains observateurs, ce n'est qu'une stratégie pour montrer que le chef de l'Etat propose une nouvelle façon de faire de la politique.

Pour le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, la méthode n'a rien d'étonnante, à l'image de celle de la Chancelière allemande Angela Merkel qui n'hésite pas à prendre de longues semaines pour former son équipe.

Edouard Philippe refuse de commenter le remaniement ministériel

Hier après-midi, lors de la traditionnelle séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le Premier ministre Edouard Philippe a pris la parole afin de démentir la dernière rumeur dévoilée par le Canard enchaîné : des tensions seraient en train de se cristalliser entre le président de la République et le chef du gouvernement. "J'ai pour habitude (...) de ne jamais commenter les rumeurs. Certaines m'amusent, d'autres me consternent, et il n'est pas impossible que, parfois, elles m'affligent", a déclaré Edouard Philippe devant les députés.

Et d'ajouter : "Personne, jamais, ne mettra le début du commencement de la moitié d'une feuille de papier à cigarette entre le président de la République et le Premier ministre". L'Elysée a également démenti de quelconques tensions au sommet de l'Etat, en rappelant que certaines grandes entreprises, comme Air France ou la SNCF, mettaient plusieurs semaines pour annoncer l'identité de leurs nouveaux dirigeants.

Le prochain ministre de l'Intérieur toujours incertain

D'après le Canard enchaîné, Emmanuel Macron aurait refusé le duo proposé par Edouard Philippe pour prendre la tête du ministère de l'Intérieur : l'actuel ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, et l'ancien directeur de la Police nationale, Frédéric Péchenard, aujourd'hui conseiller de Paris et vice-président Les Républicains de la région Île-de-France. Deux anciens proches de Nicolas Sarkozy que le président de la République ne souhaite pas voir à la tête d'un ministère aussi important que celui de la Sécurité intérieure.