Prochainement nommé procureur général à la Cour de cassation, François Molins quittera ses fonctions de procureur de la République de Paris en novembre prochain. Mais selon les informations du Canard enchaîné, Emmanuel Macron a décidé d'annuler les candidatures des trois prétendants qui s'étaient manifestés au début de l'été pour lui succéder. Il n'en fallait pas davantage pour que le Syndicat de la magistrature et l'opposition s'inquiètent de cette manoeuvre inédite dans l'histoire de la 5ème République, dénonçant un nouveau "fait du prince". Le chef de l'Etat est ainsi soupçonné de vouloir désigner à sa guise le remplaçant de François Molins.
Pour le député Rassemblement National des Pyrénées-Orientales Louis Aliot, il s'agit d'une "dérive autocratique" de la part du président. C'est également l'avis de la sénatrice Europe Ecologie-Les Verts Esther Benbassa pour qui Emmanuel Macron souhaite occuper "tout le pouvoir". Chez Les Républicains, le député Eric Ciotti dénonce, au micro de Public Sénat, des "considérations bassement politiciennes" particulièrement inquiétantes quand on sait que le futur procureur de la République de Paris sera notamment chargé de lutter contre le terrorisme.