Hier, sur un plateau télévisé, Marine Le Pen a déclaré que la France n'avait aucune responsabilité dans la rafle du Vél d'Hiv, perpétrée par des policiers français à Paris en juillet 1942 et ayant entraîné la déportation de plus de 13 000 Juifs. Reconnue depuis 1995 par Jacques Chirac, cette responsabilité de la France dans la déportation est mise en doute par le Front National, à commencer par Jean-Marie Le Pen, qui s'était étonné de cette décision et qui l'avait justifiée par des fins électorales.

Réactions

Un tonnerre de réactions indignées a unanimement eu lieu de la part des autres candidats à l'élection présidentielle - sauf de celle de Nicolas Dupont-Aignan.

Le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière, a dénoncé un manque de subtilité dans ces propos : " La rafle du Vél d'Hiv, ce sont des policiers français notamment qui y ont participé. Ce n'était pas la République, évidemment, mais tout de même, on peut avoir des mots un peu plus subtils que ce qu'elle a dit."

Benoît Hamon, lui, a réagi directement, et non par l'intermédiaire de son porte-parole : " Si on doutait que Marine Le Pen est d'extrême droite, on ne peut plus en douter. (...) Elle n'aime pas l'histoire, elle l'arrange. La responsabilité de la France est évidente. Il n'y avait pas un soldat allemand pour prêter main-forte aux policiers et à la milice pour opérer cette rafle du Vél d'Hiv."

Emmanuel Macron, à égalité avec la présidente du Front National dans les sondages a tenu à rappeler que les chiens ne faisaient pas des chats, et que la présidente du Front National avait reçu l'éducation de son père, plus radical encore dans ses propos, qu'il ne fallait donc pas s'étonner de telles déclarations.

Selon lui, les masques tombent, ce qui met à mal la stratégie de dédiabolisation initiée par Marine Le Pen. Ainsi, il a dénoncé une faute grave et a féliciter le courage qu'avait été celui de Jacques Chirac lorsqu'il avait solennellement reconnu la responsabilité de l'Etat dans la déportation.

Pour sa part, François Fillon a réagi par l'intermédiaire de la député Annie Genevard : " Le débat a été tranché avec Jacques Chirac et il est périlleux de réveiller ce genre de querelles." Le seul à ne pas s'être ému de cette déclaration de Marine Le Pen est Nicolas Dupont-Aignan, qui a fait part de son incompréhension devant cette polémique en reprochant un débat beaucoup trop passionné autour de cette question. Il a demandé pourquoi la France devait sans cesse avoir honte et d'excuser pour ce qu'elle a fait il y a 70 ans.