Simone Veil est décédée ce matin à son domicile. L'annonce de son décès a suscité de nombreuses réactions dont celle d'Emmanuel Macron, qui a tweeté : "Très vives condoléances à la famille de Simone Veil. Puisse son exemple inspirer nos compatriotes, qui y trouveront le meilleur de la France.". Revenons sur le parcours de cette femme, courageuse et inspirante.

Simone Jacob est née à Nice en 1927. Issue d'une famille juive, elle est déportée en 1944 à l'âge de 16 ans au camp d'Auschwitz-Birkenau. Rescapée des camps, elle revient en France en 1945.

Elle reprend alors ses études pour devenir magistrat. Pendant ses études, elle rencontre Antoine Veil qu'elle épouse en 1946. Ensemble, ils auront trois enfants.

Son combat pour le droit à l'avortement

A la suite de l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, Simone Veil devient ministre de la Santé sous le gouvernement de Jacques Chirac. Elle est alors chargée de porter la loi sur l'Interruption Volontaire de Grossesse (ivg) en 1974. Elle est violemment critiquée pour ce texte. Le 26 novembre 1974, lors d'une débat sur le projet de loi sur l'IVG à l'Assemblée Nationale elle déclare : "lorsque des services sociaux d'organismes publics fournissent à des femmes en détresse les renseignements susceptibles de faciliter une interruption de grossesse, lorsque, aux mêmes fins, sont organisés ouvertement et même par charter des voyages à l'étranger, alors je dis que nous sommes dans une situation de désordre et d'anarchie qui ne peut plus continuer".

L'assemblée nationale adopte cette loi le 29 novembre 1974, soutenue en majorité par les députés de gauche.

Vie politique

En 1979, elle est élue première femme présidente du Parlement européen. Sous le gouvernement d'Edouard Balladur, elle devient Ministre d'Etat, ministre des affaires sociales, de la Santé et de la ville. Elle devient ensuite membre du conseil constitutionnel en 1998 et appelle à voter favorablement au Traité Européen en 2005.

Elle apporte son soutien à Nicolas Sarkozy lors des élections présidentielles de 2007.

La mémoire de la Shoah

Simone Veil préside pendant 7 ans (2000-2007) la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Devant l'assemblée générale de l'ONU, elle déclare: "Comme tous mes camarades, je considère comme un devoir d'expliquer inlassablement aux jeunes générations, aux opinions publiques et aux responsables politiques, comment sont morts six millions de femmes et d'hommes dont un million et demi d'enfants, simplement parce qu'ils étaient nés juifs.".

Elle rentre à l'Académie française le 20 novembre 2008. Elle fait graver sur son épée d'Immortelle le numéro de matricule tatoué sur son bras à Auschwitz.