Le ministre Michel Durafour est décédé ce jeudi 27 Juillet à l’âge de 97 ans. C’est l’annonce faite par la famille de l’ancien maire de Saint-Etienne et ancien ministre sous Giscard d’Estaing et François Mitterrand, à l’AFP.

Depuis six mois, l’homme d’Etat et homme de lettres était hospitalisé. Michel Durafour succombe finalement à sa longue maladie, entouré de sa famille. Durafour est surtout connu pour son opposition remarquable à Jean-Marie Le Pen et à son Front National. En 1988, l’ancien ministre avait lancé une pétition afin d’"exterminer" le parti qu’il jugeait trop extrémiste.

Il s’était d’ailleurs attiré le mépris de Jean-Marie Le Pen en personne qui n’a pas perdu du temps pour riposter : « Obscur ministre de l'ouverture ». A l’époque, les propos de Monsieur Le Pen lui avaient valu une amende de 10.000 francs pour ce qui avait été qualifié d'injure publique.

Un ministre qui change de veste

Michel Durafour était d’abord ministre sous la présidence de Giscard d’Estaing. Entre 1974 et 1976, il assumait la charge de ministre du travail. A l’issue de la présidentielle de 1988, l’homme de lettres s’est rallié à la cause de François Mitterrand. Sous la présidence de Mitterrand et le gouvernement de Michel Rocard, l’ancien ministre du Travail devint ministre chargé de la Fonction publique.

La maire de Lille salue la mémoire de l’illustre disparu

Plusieurs personnalités politiques ont salué la mémoire de Michel Durafour. Mais nous retiendrons les propos de Martine Aubry. Pour Mme Aubry, la maire de Lille, qui travaillait au ministère du Travail à l’époque de Durafour, il s'agit d'un ministre qui n’a pas peur de s’opposer aux siens afin de prendre la défense de ceux qui ne pouvaient être défendus que par l’Etat.

Mme Aubry se souvient surtout de la façon très personnelle avec laquelle il scrutait chaque dossier de licenciement.

Biographie de Michel Durafour

L’ancien ministre Michel Durafour a, à de nombreuses reprises, représenté le département de la Loire, d’abord comme non-inscrit au Sénat, de 1965 à 1967, puis comme député à l’Assemblée Nationale en 1967, 1968, 1973 et 1978.

Il revient plus tard au Sénat en 1983 pour y rester jusqu’à 1988, mais cette fois-ci, en étant de la Gauche démocratique. Alors député à l’Assemblée Nationale, Durafour met son mandat parlementaire, entre parenthèses, afin d’assumer la fonction de Ministre du Travail dans le gouvernement de Monsieur Jacques Chirac. Il tentera à deux reprises de rassembler les courants du centre-gauche, à travers les mouvements « Gauche réformatrice » et « Association des démocrates ». Mais ce fut en vain. De 1976 à 1977, dans le gouvernement de Raymond Barre, il occupait le poste de ministre délégué en charge de l’Economie et des Finances. Après ce bref exercice, il reprit ses mandats électifs, et est devenu membre du conseil national de l'UDF.

Durafour enseignait aussi pendant cette période à l'université Lyon III.

L’ancien ministre du Travail était aussi un homme de lettres. Il a écrit environ une dizaine d’ouvrages. Plusieurs de ses livres ont été primés. On retient notamment sa pièce « Les Démoniaques » qui a remporté le Grand Prix du théâtre en 1950. On retient aussi « Agnès et les vilains messieurs », qui a remporté le Grand Prix du roman d'aventures en 1963. En 1997, l’homme politique a pris sa retraite politique pour se consacrer exclusivement à l’écriture.