Déjà bientôt trois mois qu'Emmanuel Macron a été élu au poste suprême de président de la République, face à Marine Le Pen qu'il a battue en recueillant plus de 66% des voix au mois de Mai. Quelques jours plus tard, il choisissait un Premier ministre d'ouverture sur la droite en la personne d'Edouard Philippe, issu des Républicains. De nombreux sondages sur la côte de popularité de ce couple exécutif ont ensuite été publiés, et le dernier en date, le baromètre mensuel Yougov, a été commandé par Le Huffington Post et CNews.

On y remarque que la baisse de la popularité du président de la République, déjà effective en Juin, s'est accentuée en Juillet.

Actuellement, Emmanuel Macron ne recueille que 36% d'opinions favorables, contre 43% en Juin. Une lourde chute de sept points qui confirme un mois de Juillet compliqué pour le chef de l'Etat, en particulier sur le plan politique et législatif.

Défense, logement : des premières mesures qui passent mal

Tout a commencé au début du mois avec l'annonce de la baisse du budget de la Défense pour l'année 2017. Cette décision, même si elle n'impactera pas le nombre d'hommes et de femmes servant dans l'armée, n'a pas été avalée par le chef d'état-major Pierre de Villiers, qui a démissionné de son poste, immédiatement remplacé par le général François Lecointre.

Quelques jours plus tard, une autre polémique a soufflé sur l'Elysée avec l'annonce de la baisse de l'APL (Aide Personnalisée au Logement) de 5 Euros par mois pour tous les bénéficiaires à partir d'Octobre prochain.

La mesure est mal passée dans les rangs des allocataires de la CAF, notamment les étudiants, dont les syndicats sont très rapidement montés au créneau. Pour calmer les esprits, le gouvernement vient d'annoncer qu'il modifierait le "seuil d'exclusion" dont profiteront certains bénéficiaires qui ne verront pas le montant de leur APL diminuer, sous conditions de ressources.

Autre semaine, autre polémique : la vice-présidente République en Marche de l'Assemblée Nationale, Carole Bureau-Bonnard, a été fortement chahutée dans l'hémicycle, accusée de ne pas savoir tenir les débats lors des discussions portant sur le contenu de la loi pour la moralisation de la vie publique. Le président en titre de l'Assemblée, François de Rugy, avait dû revenir de toute urgence au perchoir pour calmer les ardeurs de ses collègues et réorganiser les débats.

De son côté, le Premier ministre Edouard Philippe voit, lui aussi, sa côte de popularité baisser, mais seulement de deux points, en passant de 39 à 37%, soit juste un point au-dessus d'Emmanuel Macron...

Qui sont les plus déçus ?

Si l'on regarde les résultats du baromètre Yougov par tendance politique, on remarque que le président perd 14 points chez les sympathisants centristes, qui sont tout de même encore 81% à lui faire confiance. Du côté des sympathisants des Républicains, la baisse est de 8 points, à 47%.

Edouard Philippe perd, lui, 10 points chez les deux tendances d'opinion, avec désormais 77% d'opinions favorables chez les centristes, et 47% chez les Républicains.

Quant au gouvernement dans sa globalité, seuls 33% des personnes interrogées sont satisfaites de son action, soit une baisse de 5 points en un mois.

Par ailleurs, 36% des français pensent que les idées de l'exécutif sont progressistes et modernes, et 32% pensent être gouvernés par des personnes compétentes.

Ce Sondage a été réalisé sur Internet à la fin du mois de Juillet sur un échantillon représentatif de 1.003 français de plus de 18 ans, sélectionnés selon la méthode des quotas d'âge, de sexe, ou encore de catégories socio-professionnelles.