Muriel Pénicaud se montre critique envers les emplois aidés. Mercredi 9 août, au sortir du conseil des ministres, la ministre du travail a remis en cause les emplois aidés pour lutter contre le chômage. Selon elle, cette solution n’en est pas une. Dans une rapide déclaration, elle a clairement expliqué que la solution pour lutter contre le chômage ne passait pas par ces emplois qui engagent sur un court terme tout en restant précaires. Madame Pénicaud en a rajouté une couche face aux députés à l’Assemblée Nationale plus tard dans l’après-midi. Citant des études de la DARES, de l’OCDE ou de la Cour des Comptes, elle a mis en avant trois de leurs enseignements.

D’une part, les emplois aidés sont couteux pour la nation ; ensuite, ils n’ont pas permis de prouver leur efficacité contre le chômage et enfin, ils ne représentent pas un tremplin vers l’insertion professionnelle.

Un outil plébiscité par le précédent exécutif

Cette position tranche avec celle des précédents gouvernements. En effet, François Hollande n’avait pas hésité à faire des emplois aidés une véritable arme de lutte contre le chômage. Dans l’établissement du budget 2017, les emplois aidés étaient crédités d’une enveloppe de 2.4 milliards d’euros afin de favoriser la création de 280.000 postes ainsi. En cinq mois, le gouvernement de Bernard Cazeneuve avait ainsi pioché aux deux tiers de cette enveloppe pour créer 190.000 emplois.

Muriel Pénicaud a reçu le soutien de son collègue Gérald Darmanin. Le ministre des Comptes Publics entend, lui, réaliser des économies en réduisant ces aides pour la fin de l’année 2017.

Le gouvernement préfère développer les offres de formations professionnelles. Un plan doit être annoncé à l’automne pour le financement de la formation alors que le débat sur la loi travail occupera le gouvernement.

Gilles Le Gendre, député de Paris et vice-président du groupe La République En Marche à l'assemblée qui était interviewé par le site Atlantico dimanche dernier a bien pris soin de rappeler que les formations professionnelles sont au coeur du projet d’Emmanuel Macron. Muriel Pénicaud devra profiter de ses vacances avant une rentrée qui s’annonce chargée.

Les emplois aidés ne sont pas une technique nouvelle pour essayer de lutter contre le chômage. Différents gouvernements s'y sont essayés depuis les années 1980 comme Alain Juppé ou Lionel Jospin. La France a compté jusqu'à 800,000 personnes en contrats aidés entre 1996 et 1999.