Cela fait quatre mois qu'il attendait ce moment, quatre long mois depuis son accession à l'Élysée qu'il espère pouvoir impulser la transformation du modèle social français vers une plus grande flexibilité des entreprises et une meilleure protection des salariés. Et même si la guerre n'est pas gagnée, la plus grosse bataille semble avoir été remportée avec brio. Après des dizaines d'heures de débats à l'Assemblée nationale et des centaines dans les concertations avec les partenaires sociaux, les textes sur les ordonnances portant la réforme du droit de travail ont été signés vendredi par le Président de la République à l'issue du conseil des ministres.

Bien sûr, le président Macron ne compte pas s'arrêter là. Charge est désormais donnée au Gouvernement d'Édouard Philippe d'accompagner les français afin que ces derniers fassent vivre le changement qu'il vient de mettre en marche. D'un autre côté, le Chef de l'État restera très attentif au sujet de l'évolution des mouvements sociaux qui, même s'ils peinent à véritablement décoller, s'organisent déjà dans la rue. Premier opposant à la politique du président, Jean-Luc Mélenchon organise d'ailleurs pour samedi un grand "rassemblement populaire" contre cette réforme du Code du travail qu'il qualifie de "coup d'État social" de Macron.

Ce que vont devenir désormais les ordonnances

Des propos d'Emmanuel Macron, les 160 pages de textes sur les ordonnances, dont les toutes premières mesures entreront en vigueur dans les "prochains jours", ont maintenant vocation à être publiées au Journal Officiel.

Une vingtaine de décrets devront être pris d'ici à la fin d'année pour assurer une mise en application complète des réformes au 1er janvier 2018. Bien sûr, le président Macron interpelle sur le fait qu'il ne fait que réaliser là une promesse phare de sa campagne présidentielle et législative. Le Chef de l'Etat note ainsi comprendre les revendications des contestataires sans pour autant dévier son engagement auprès de ceux qui l'ont élu.

Les syndicats prennent leurs positions

C'est désormais en rang dispersé que les syndicats évolueront face à la politique d'Emmanuel Macron. Si la CGT de Philippe Martinez veut accentuer la pression dans la rue pour un repli des réformes, la FO de Jean-Claude Mailly et la CFDT de Laurent Berger préfèrent elles jouer de leur poids dans la négociation à venir avec le Gouvernement sur les moyens à donner au futur conseil social et économique (CSE) et sur la question des prochaines réformes sociales. C'est donc un pallier de plus franchi par Macron dans sa politique après une entrée remarquée à l'Assemblée générale de l'ONU en début de semaine.