Il faut avouer qu'à l'heure actuelle, entre les régions de France et l'Etat, les relations sont très tendues. On s'accuse mutuellement d'un manque de bonne volonté. Toutefois, le dialogue, les présidents de région l'ont brutalement rompu avec l'Exécutif à l'occasion du congrès de l'association Régions de France. C'était à Orléans il y a maintenant quatre semaines, en marge d'un discours prononcé par le Premier ministre Edouard Philippe, pourtant supposé les rassurer sur la contribution du Gouvernement à l'effort de leurs activités.

Mais alors qu'ils avaient signé une pétition dans une tribune du journal Le Monde invitant le jeune président Macron à tenir ses engagements envers les Régions, le Chef du Gouvernement est venu leur annoncer le choix "assumé" qu'il fait de ne pas s'aligner sur les promesses de financement faites par le précédent Exécutif.

C'est donc une enveloppe de 450 millions d'euros qui leur était brusquement retirée.

À ce discours, Philippe Richert, alors président de l'association RF, avait tout bonnement choisi de répondre par le retrait pur et simple des régions de la conférence nationale des territoires, organe de dialogue mis en place par Emmanuel Macron entre État et régions. Il avait d'ailleurs été suivi par ses confrères de régions toutes sensibilités confondues.

L'Association des présidents de région vent debout contre Macron

En régions, on soupçonne le Chef de l'État de vouloir fragiliser le pouvoir des conseils régionaux qui se jugent pourtant très efficace à répondre aux besoins de développement du pays. Pour Xavier Bertrand, président LR de la Région Hauts-de-France, le Premier ministre ne serait qu'un "pieuvre technocratique qui cherche à économiser 3 francs 6 sous".

Mais, dans le fond, il est surtout reproché au Gouvernement de ne pas vouloir honorer une compensation due au transfert des départements vers les régions de la compétence sur le développement économique. Alors, après les économies de 13 milliards d'euros exigées sur 5 ans, la suppression de la taxe d'habitation et d'une grande partie d'emplois aidés, pas question pour les présidents de Région de se faire tondre davantage.

Le Gouvernement d'Edouard toujours ouvert au dialogue

Si à Matignon, on regrette l'attitude des Régions, on préfère rester ouvert au dialogue. L'objectif du Gouvernement étant de faire la chasse aux dépenses excessives, il n'y a pas de quoi s'emporter, pense-t-on savoir dans l'entourage du Premier ministre. Une gestion du denier public plus responsable pour une finance plus saine, voilà l'ambition affichée par l'Exécutif.

Toutefois, il vaudrait mieux pour Edouard Philippe renouer le dialogue avec les Régions s'il veut espérer voir mûrir les espoirs de croissance et de développement nourris par les transformations qu'il a engagées. Mais, avec la démission de Philippe Richert de la présidence de la Région Grand-Est en signe de contestation, la reprise du dialogue s'annonce ardue.