C'est un parti particulièrement meurtri par les querelles intestines qui a solennellement ouvert ce jeudi la voie à l'élection de son nouveau chef.
Un leader qui devra se révéler capable de rassembler Les Républicains sous une même coupe au travers d'une ligne claire et cohérente. Et si chez les Constructifs du parti, on préfère en rire, de nombreux responsables lr, dont Bernard Accoyer et Éric Ciotti, y voient une très belle opportunité de rendre sa voix sur la scène politique au parti de la droite et du centre.
Alors, pour la course à cette présidence cruciale au maintien de l'unité du parti, trois candidatures ont été retenues par la Haute Autorité. Présidente de l'instance, Anne Levade n'a pas manqué de souligner que le candidat Daniel Fasquelle avait vu son dossier rejeté au motif de l'insuffisance des parrainages obtenus. Ce sont donc, au final, Laurent Wauquiez, Florence Portelli et Maël de Calan qui devront se départager pour le titre de patron des LR. Une bataille électorale sans suspens tant le résultat semble connu d'avance.
Laurent Wauquiez, le grand favori
Selon un sondage Odoxa pour le Figaro et Franceinfo, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes obtiendrait 78% d'intentions de vote de la part des sympathisants LR. Celui qui s'est toujours voulu à l'opposé d'Emmanuel Macron se trouve être à présent sous le feu des critiques jusque dans son propre camp.
"Représentant d'une droite dure", c'est ainsi que le qualifie sa poursuivante directe créditée elle de 14% des intentions de vote.
La maire de Taverny compte bien mettre en avant sa vision plus moderne et humaniste de la droite. De son côté, le juppéiste Maël de Calan ambitionne d'incarner une droite ouverte et crédible qui ne se reconnaît ni chez Wauquiez, ni chez Portelli. Et pour cette campagne à l'enjeu décisif, la perspective d'un débat télévisé semble jusqu'ici effrayer le favori des sondages.
Les réactions du monde politique à l'élection LR
Sans surprise, au PS, Olivier Laure considère Laurent Wauquiez comme une "caricature de ce que peut être la droite". Il est vrai que le fort accent mis par ce dernier sur les questions identitaires et des sujets de sécurité le rend par moment très proche du courant FN défendu par Marion-Maréchal Le Pen.
Du côté du Front National, Marine Le Pen moque quant à elle un discours trop souvent nuancé chez le favori de l'élection qu'elle soupçonne de vouloir éviter de faire fuir les électeurs LR vers son parti d'extrême droite.
Bien sûr, dans l'entourage présidentiel, l'idée ne serait pas pour déplaire, car le durcissement de la droite ne fera que dégager davantage le champ politique pour le Chef de l'État au centre et chez les modérés. À La République En Marche, on se prépare d'ailleurs à reprendre les choses en main.