En Guyane, c'est avec beaucoup de méfiance que l'on scrutait au loin la visite du tout jeune président de la République. Il faut avouer que, jusqu'ici, la politique menée par le Gouvernement d'Édouard Philippe pouvait donner à penser aux représentants guyanais que les difficiles accords pris avec le précédent Exécutif ne seraient plus valables sous la nouvelle coupe Macron. Une inquiétude qui sera rapidement balayée par le Chef de l'État du revers de la main, lors de son discours à Cayenne ce vendredi.

Bien sûr, si Emmanuel Macron a choisi de revenir, un temps, sur ses propos prononcés la veille, c'était tout d'abord pour faire taire toute tentative de polémique à son sujet. Il est clair que la référence au père Noël qui sied tant à son franc-parler a semblé de bien mauvais goût pour une opinion guyanaise particulièrement sur les nerfs.

Une tension palpable qui s'était faite ressentir dès les premiers pas du Chef de l'État en terre guyanaise, avec des affrontements entre les forces de l'ordre et des membres du Collectif Pou Lagwiyann Dékolé. Des incidents qui n'auront pas échapper à l'oeil d'un Emmanuel Macron toujours très attentif.

Pour Macron, la parole de l'État sera tenue

Si le doute a pu les étreindre, le nouveau locataire de l'Élysée a tenu à les rassurer qu'il ne leur fera pas faux bond. Les engagements pris par l'Etat, il les tiendra. Cela concerne l'application de l'intégralité des deux premiers volets du plan de 1,08 milliards d'euros d'investissement promis sous la présidence Hollande à la Guyane. Pour ce qui est de la demande complémentaire de 2,1 milliards, le président de la République a redit son engagement à étudier en profondeur la possibilité d'une mise en application.

De la clarté donc et de la conviction dans ce qu'il entreprend, c'est ce que le message qu'a tenu à faire passer le Chef de l'Etat. Ainsi, concernant la sécurité, il a annoncé l'accélération du déploiement d'un nouveau contingent d'agents de force de l'ordre face à la montée des "violences subies par la Guyane". 90 gendarmes à venir dès 2018, ainsi que 22 nouveaux policiers et adjoints de sécurité à affecter d'ici à février prochain.

Le président Macron, seul maître de son agenda

Emmanuel Macron a toujours pris le soin de le marteler avec force, le contenu de son agenda, il ne laisse personne le lui imposer. Certainement pas des journalistes un peu trop zélés, et encore moins à un groupe de gens en cagoule !

Le président de la République a tenu à rappeler qu'en arrivant en Guyane, il avait conscience de la colère qui gronde dans le territoire. Toutefois, il a assuré ne pas être venu pour "céder à la colère", mais pour y répondre avec des mesures appropriées.