"Président des riches", "politique de droite", voilà désormais le porte-étendard qui est agité à la figure d'Emmanuel Macron un peu partout en France. À la baguette, on retrouve des Insoumis tout sourire de dénoncer un programme économique ultralibéral de la part du Président de la République, comme lors de leur grand rassemblement populaire contre les ordonnances réformant le droit du travail. Et pour mettre en cause le Gouvernement d'Édouard Philippe, c'est une série de mesures budgétaires et fiscales qui sont mises en avant par une opposition toujours aussi friante d'arguments pour épingler l'Exécutif.
La suppression de l'impôt sur la fortune reconverti en impôt sur la fortune immobilière, l'augmentation de la CSG pour 60% des retraités, la baisse des APL, le gel du point d'indice sur les salaires pour les fonctionnaires, des licenciements abusifs plus facile à mettre en œuvre, à voir le tableau ainsi dépeint, il ne fait aucun doute que l'image d'Emmanuel Macron en prendrait un sacré coup.
D'ailleurs, s'agissant de la mauvaise perception que nourrissent peu à peu les français au sujet de la politique menée par le Gouvernement, elle est prise très au sérieux à l'Élysée comme à Matignon. Un séminaire s'est d'ailleurs tenu ce dimanche, dans les quartiers du Premier ministre, avec l'ensemble de l'équipe gouvernementale en vue d'enrayer la propagation du phénomène.
Un long virage prévu à gauche dans le social
Même s'il préfère toujours éviter de donner corps à la polémique, Édouard Philippe a assuré les français la pleine implication de son Gouvernement à répondre à leurs attentes. Sa boussole, c'est donc dans l'obtention de résultats probants qu'il l'a placé. Le Premier ministre a par ailleurs rappelé, en marge du séminaire gouvernemental, que de vastes chantiers touchant au social sont en préparation pour les trois derniers mois de l'année.
Assurance-chômage, formation professionnelle, de gros dossiers qui passeront dès jeudi dans une entrevue entre Emmanuel Macron et les syndicats. Cela ouvrira la voie à une série de concertations entre le Gouvernement et les représentants sociaux comme ce fût le cas pour les ordonnances réformant le droit du travail.
Objectif affiché, suivre l'évolution des discussions durant six mois, après quoi pourra venir le rendu des arbitrages et l'engagement dans le processus parlementaire classique pour une adoption à l'été prochain.