Depuis le lancement de sa campagne présidentielle, l'ensemble des acteurs du monde politique se sont toujours accordés à penser et à faire savoir qu'Emmanuel Macron n'avait aucune vision en matière de sécurité et de protection pour les français. Et cela à tel point que même dans les rangs de supporters macronistes, on rencontre certaines voix qui estiment que le président ne peut pas tout faire tout seul. Difficile pourtant de dire de façon objective si cette pensée partagée est le reflet de la réalité.
Et s'il est vrai que le Chef de l'État n'a pas prévu d'enfermer en un jour tous les délinquants ou de "couper toutes les pompes aspirantes de l'immigration" comme le préconise Marine Le Pen, une réforme de la sécurité est en préparation depuis quelques temps place Beauveau.
Le Gouvernement et notamment le ministre de l'intérieur Gérard Collomb se donne d'ici au début de l'année pour en faire ressentir les premiers effets et deux ans pour l'instituer pleinement dans les habitudes des français.
Une doctrine de la "police au quotidien" à forger
C'est donc face à un collège de hauts responsables en charge de la sécurité dont des préfets, des directeurs généraux de l'intérieur et des chefs de services territoriaux de la Police et de la gendarmerie, que le président Macron aura décidé de lancer un projet qui devrait lui permettre de renforcer la sécurité des français en renouant avec eux un contact permanent et durable au travers d'une police de sécurité au quotidien.
Toutefois, comme sur tous ses chantiers, le Gouvernement se donnera un temps de concertation, deux mois à échanger avec des experts et les acteurs de terrain.
Objectif affiché, mettre en place un système efficace qui réponde promptement aux différentes sollicitations du terrain. À cet effet, des sites pilotes sont en cours de sélection pour une expérimentation dès le début de 2018.
Le Gouvernement souhaite ménager les forces de l'ordre
Après deux ans d'État d'urgence non-stop, l'équipe gouvernementale n'est pas prête à demander à la police et à la gendarmerie des efforts qu'elles ne sauraient tenir.
Résultats des courses, il faudra avoir des concertations avec les forces de sécurité sur la façon de mettre en œuvre un tel dispositif. Bien sûr, du côté de l'Exécutif, on prévoit déjà la création de 10 000 postes d'agents pour prêter main forte dont 7 500 dans la police et 2 500 à la gendarmerie.
En parallèle, un allègement de la charge de travail des agents est par ailleurs annoncé dans le projet de loi de réforme de la procédure pénale prévue dans les débats au Parlement pour le premier semestre 2018.
Les textes portés par la garde des sceaux Nicole Belloubet envisagent entre autres une forfaitisation de délits mineurs pour une meilleure réponse aux actes de délinquance. L'action gouvernementale promet donc d'être chargée entre social et justice.