Vivement attendue sous fond de tensions et de crispations à droite, la décision du parti LR d'exclure ses membres dits "Les Constructifs" a été confirmée dans la soirée de mardi par son bureau politique, après une brève séance de travail.
Mardi le 24 octobre, ils avaient été incapables, faute de quorum, de prononcer l'exclusion des Constructifs lors du bureau politique de la "clarification". Alors, pour sa séance de travail dite de "confirmation", les responsables LR ont voulu aller vite et éviter la poursuite d'un feuilleton qui leur empoisonne la vie depuis l'élection d'Emmanuel Macron.
Ce sont donc les exclusions de quatre membres dont les ministres Gérald Darmanin et Lecornu et les députés Thierry Solère et Riester qui ont été prononcées, tandis que le départ du Premier ministre Édouard Philippe a été acté. Une situation inédite pour le parti de la droite et du centre qui n'est pas sans suscitée le rire dans la sphère politique et médiatique.
Une décision qui déchire Les Républicains
L'exclusion des Constructifs a clairement laissé apparaître de profondes divergences entre les sensibilités du parti LR. Une fracture qui pourrait bien se renforcer à la faveur d'une prise des rennes du parti par Laurent Wauquiez. D'ailleurs, lors de la tenue du bureau politique visant la sanction des membres de la famille accusés d'avoir fraternisé avec l'ennemi Macron, l'absence de sa principale Florence Portelli a été duement notée.
S'il n'a pas lui même participé aux débats, Jean-Pierre Raffarin n'a pas manqué de rappeler que se montrer trop dur sur ce dossier ne s'avèrera pas être une conduite de rassembleur, référence ici faite au président de Région d'Auvergne-Rhône-Alpes qui attire à redonner de la voix à la droite.
Un feuilleton pas encore terminé
Chez les Constructifs, on s'est particulièrement amusé de voir les grands caïds de la droite mordre la poussière sur cet épineux dossier.
Thierry Solère y est d'ailleurs allé de sa petite formule, quelques heures avant l'échéance. Le député des Hauts-de-Seine a ainsi détourné un tweet du Monde qui annonçait la fin prématurée de la série House of Cards en commentant : "Mais, rassurez-vous. Ce soir, il y a le bureau politique des Républicains".
Un ultime aveu de désamour que dans chaque camp on assume désormais sans souci.
D'ailleurs, si Les Républicains espèrent en avoir fini avec cette affaire, pour les Constructifs, il y a encore moyen de faire durer le feuilleton. La possibilité d'une poursuite du dossier devant les tribunaux aurait même été évoquée. Une perspective qui ne rassure pas alors le parti LR vient de lancer la campagne pour l'élection de son nouveau patron.