En un peu plus de deux heures de débats houleux dans l'émission politique de Léa Salamé, Laurent Wauquiez a exposé jeudi la vision de la droite qu'il souhaite imposer dans la sphère politique française.
Il faut dire qu'aucun dirigeant du parti historique de la droite et du centre avant lui n'avait bénéficié d'une élection aussi confortable en étant aussi mal aimé, même en interne. La faute peut-être à l'absence d'une alternative modérée suffisamment crédible pour lui faire face. Tout du moins, Laurent Wauquiez estime aujourd'hui que même si sa vision n'est pas largement partagée, il reste la représentation claire d'une "colonne vertébrale solide" sur laquelle l'électorat de la droite peut aujourd'hui faire reposer ses espoirs.
C'est donc avec la conviction profonde qu'il se doit de clarifier la ligne politique de la droite que le nouveau patron du LR s'est engagé à redresser son parti. Et pour se faire, fini les compromis dans les discours visant à tenir ensemble des sensibilités qui n'arrivent plus à se côtoyer sans heurt. Le président de Région Auvergne-Rhône-Alpes souhaite tout au contraire concentrer ses efforts pour renouer le dialogue avec une base électorale qui a été trop longtemps délaissée par les responsables du parti Les Républicains.
Des yeux doux assumés à l'électorat de Marine Le Pen
Pour Laurent Wauquiez, la fuite de l'électorat de la droite vers le Front National, consacrée depuis quelques années, doit prendre fin sans tarder.
Le politicien de 42 ans affirme donc son intention de ne pas abandonner le monopole du discours sur la laïcité, l'immigration et la souverraineté à Marine Le Pen. Certainement pas après avoir pris acte des grands changements qui ont bouleversé le monde ces trois dernières années. Plus de fermeté dans le discours, mais surtout pas d'excès pour ne pas prêter le flanc à une diabolisation de la droite, voilà comment l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy a décidé de jouer ses cartes pour redonner de l'élan à son parti en totale perte de vitesse.
Wauquiez, le fer de lance de l'opposition entre provinciaux et métropolitains
Il faut dire que le fait le plus marquant de la stratégie de communication de l'ancien maire de Puy-en-Velay reste très certainement son besoin flagrant de confondre le gouvernement sur sa gestion de la ruralité. Des tacles à répétition lancés à l'endroit d'Emmanuel Macron pour imposer dans le débat politique français la rupture entre la France qui va bien et celle qui va mal. Une position tenable sur le court terme, mais qui pourrait à la longue se révéler risquée pour l'élu local empreint d'ambitions présidentielles.