Fleabag, alias « sac à puces », c’est le nom de la série et de son personnage principal, une trentenaire londonienne pommée dans sa vie. Pommée, vraiment ? Oui un peu quand même. L’auteur / actrice principale de ce petit bijou, c’est Phoebe Waller-Bridge, une anglaise que certains cinéphiles ont pu apercevoir dans La Dame de Fer où elle joue le rôle de Susie. Mais elle est surtout la réalisatrice d’une autre série à succès débarquée en France récemment, Crashing, série dans laquelle elle joue également. C’est lors de la Broadcasting Press Guilde Awards (conférence pour les journalistes britanniques) qu’elle a annoncé une possible suite à cette première saison, à condition d’avoir une matière de qualité à nous proposer (et on l’en remercie !).

Quelques temps après, l’info a été relayée par Radio Times, la réalisatrice annonçait que cette précieuse matière était en cours de création.

Fleabag donc, c’est une « dramédie » façon british, comme certains médias aiment à la qualifier. Et en effet, on rigole bien, alors que le fond de l’histoire, la trame qui nous guide durant les six épisodes de la saison, n’est pas drôle du tout. C’est même assez triste. Conçue comme une pièce de théâtre (ce qu’elle devait être à l’origine), l’héroïne s’adresse directement à nous, spectateur, et cette façon de briser le quatrième mur est surprenante et pas désagréable. Ainsi on se sent rapidement très proche d’elle, de sa vie, son histoire. Je ne vous cache pas qu’on est assez surpris à la fin du dernier épisode – oui bah comme pour toutes les séries en fait – mais avec l’effet de confession intérieure que nous offre Fleabag, c’est d’autant plus déstabilisant !

« Fleabag est née d’une frustration face au manque de place laissé aux femmes pour s’exprimer »

C’est ce que dévoilait Lydia Hampson, la productrice de la série, dans une interview pour télérama datant d’octobre 2016 lorsque cette dernière s’était rendue à Cannes, invitée du MIPCOM (le marché international des contenus audiovisuels).

Elle y revient notamment sur certaines critiques qui accusaient Fleabag d’être « crues ». Certes l’héroïne n’a pas de tabous, notamment parce qu’elle s’adresse à nous comme si nous étions une sorte de meilleure amie à qui elle livre ses pensées brutes. Toutefois les thématiques abordées le sont aussi par des séries qu’elle qualifie de plus « masculines », comme la série Inbetweeners où « on y voyait des ados parler des mêmes choses, mais personne n’a trouvé ça choquant… ». Oui mais dans la bouche d’une femme, il y a des choses qui reste aujourd’hui encore très taboues.

Fleabag est coincée dans son existence, et chacun peut se retrouver dans ce personnage. Et toutes ces petites pensées, le genre de petites pensées qui peuvent nous aussi nous traverser l’esprit, et qu’elle nous communique, ça fait du bien, de se dire qu’on est finalement tous des êtres humains un peu fait pareil. La saison 2 est prévue pour 2018, et on l’attend déjà avec impatience !