Il existe des moments éprouvants dans notre quotidien, des moments si pénibles que les évoquer provoque la nausée. À ce jour, la Cour d'Assises de l'Ain est appelée à vivre un de ces épisodes nauséeux au travers du procès qui se déroule actuellement, jugeant pour double infanticide avec récidive une mère de 34 ans, Audrey Chabot.
Les deux petites victimes ne sont pas moins que les deux bébés de l'accusée, jugée pour les avoir tués après leur avoir donné la vie, de façon cruelle, par noyade premièrement, puis en détenant leur cadavres dans un congélateur tels de vulgaires morceaux de viande.
Ce qui vient à alourdir le passif meurtrier de cette mère, c'est une accusation en récidive, pour un fait similaire porté à son premier enfant, avec l'assistance de sa propre mère. Ce qui les portera toutes les deux à partager le même banc d'accusés.
Selon l'adage, il est sage de tirer un enseignement des leçons du passé afin d'acquérir de la sagesse. Mais présentement, en ce qui concerne Audrey Chabot, il n'en est rien. C'est pourquoi elle se retrouve dans une situation quasiment identique à la précédente, mais cette fois, l'accusation repose sur un double infanticide.
La coupable, âgée de 34 ans est la mère d'un jeune adolescent bien portant. Ce qui risque fort de détruire le "déni" de grossesse, selon les experts qui ont soumis Audrey à leurs examens psychologiques afin de déterminer sa part de responsabilité dans ce nouveau double infanticide.
Afin de comprendre, il faut savoir qu'un jour, solitaire, elle accouchera sordidement seule dans des toilettes. Dans sa détresse, elle fait appel à sa mère qui coupera le cordon ombilical puis étranglera elle-même le nouveau-né couvert de sang, pour enfin l'abandonner dans une quelconque masure isolée. Par ignorance, les deux femmes réclameront des soins pour l'accouchée, mais les constatations hospitalières seront fatales et aboutiront à une double condamnation pour les deux coupables.
15 ans pour la fille, 18 ans pour la mère.
A peine sortie de prison, fin 2010, le scénario recommence pour Audrey, tout comme il se renouvelle de manière identique en 2012. Deux grossesses indésirées, deux naissances, deux morts, deux petits cadavres prisonniers dans un congélateur. La découverte macabre est faite par le père des deux nourrissons ignorants des faits.
C'est pourquoi en ce jour, il se porte partie civile.
Lorsque la réalité dépasse la fiction, que le sordide prend le pas sur le bon sens, il n'est plus possible de faire machine arrière. Ainsi commence un procès qui risque de devenir "le procès référant" pour juger les infanticides, aggravés de récidive.
Au coeur de cette tragédie dont auraient pu s'inspirer les auteurs tragiques de la Grèce Antique, un simplisme implacable éclabousse la réalité dans laquelle évolue Audrey Chabot.
Selon Maître Jean-François Canis, avocat de l'accusée, il appartient de prendre en considération le premier infanticide commis par Audrey Chabot, déclencheur d'un automatisme mécanique perpétré dès que l'équilibre de sa cliente est menacé.
Par lui, il se serait développé de façon insidieuse, un scénario dans lequel elle s'interdit le bonheur de la maternité afin de s'auto-punir, d'où cette réaction morbide répétitive la conduisant dans le déni et le refus.
L'accusée, selon les termes consacrés, est susceptible d'être condamnée à la perpétuité assortie de 22 années de sûreté. Attendons le verdict.